Les bailleurs sociaux de la région Centre-Val de Loire s'alarment de la dégradation de l'accès au logement. En un an, les demandes en attente ont augmenté de 9 %, avec un total de 70 000 dossiers, dont 40 % émanent de personnes déjà logées dans le parc social. Les chiffres, rendus publics à l'occasion de l'assemblée générale de l'Union sociale de l'habitat (USH), n'ont jamais été aussi élevés. Par rapport à 2015, la hausse atteint 40 %. « Les gens ne peuvent plus se tourner vers le parc privé, et le modèle se grippe », déplore Grégoire Simon, directeur général de Tours Habitat et président de l'Afidem Centre, qui gère la demande de logement social.
Le taux de pression, c'est-à-dire le rapport entre les demandes et les attributions, progresse lui aussi. Dans le Loiret, il atteint 4,4, contre 3,9 dans le Loir-et-Cher ou 3,7 en Indre-et-Loire, avec des pics à plus de 5 dans les agglomérations de Blois (Loir-et-Cher) et Montargis (Loiret).
Constructions différées. La construction ralentit également. Avec 2 500 agréments en 2023, les objectifs ont été tenus, à la différence d'autres régions, mais les délais de production s'allongent. « Environ 20 % de ces logements vont être différés et cela va se répercuter sur les années futures », s'inquiète Vincent Henneron, président régional de l'USH et directeur général de Valloire Habitat.
En 2023, l'investissement des bailleurs sociaux a atteint 705 millions d'euros, dont 25 % consacrés à l'entretien et le reste à des opérations de construction-réhabilitation, réalisées pour les deux tiers par des entreprises locales.
