« Les architectes et les paysagistes concepteurs sont du même côté de la route. Ils défendent les mêmes intérêts ». Etonnée des craintes suscitées, chez ces derniers, par la perspective d’un monopole des architectes sur les mandats de maîtrise d’œuvre des lotissements de maisons individuelles, la présidente de l’ordre des architectes espère aboutir à une entente : « Comme les paysagistes concepteurs, nous défendons la qualité des paysages urbains et naturels, détériorés depuis 40 ans, dans notre pays, par les lotissements », insiste Catherine Jacquot, à l’issue de sa rencontre du 18 novembre avec le président et la déléguée générale de la Fédération française du paysage.
Obstacle réglementaire
L’entente butte toutefois sur un obstacle légal : « Le statut de profession réglementée donne aux architectes la possibilité de s’inscrire dans la loi qui formalise ces objectifs de qualité », rappelle la présidente. Catherine Jacquot prend acte de l’avancée des paysagistes concepteurs sur la voie d’un statut, inscrit dans le projet de loi Biodiversité du ministère de l’Ecologie. Mais elle souhaite avant tout profiter de la « fenêtre de tir ouverte par la loi Cap, et qui permettra aux architectes d’amener à leur côté les autres professionnels de la maîtrise d’œuvre ».
Pré carré
Pour preuve de sa bonne foi, la présidente rappelle ses habitudes de travail avec des paysagistes mandataires, et reconnaît la légitimité des grandes signatures du paysage comme celle de Michel Devigne, dans l’aménagement du plateau de Saclay. « Je m’attendais aux réactions de la Fédération du bâtiment, des géomètres ou des constructeurs de maisons individuelles, à qui nous prenons des marchés, pas à celle des paysagistes », s’étonne la présidente. Catherine Jacquot y voit un effet de la situation du marché : « Chez eux comme chez nous, chacun défend son pré carré, parfois au détriment de l’intérêt général ». Les deux professions se retrouvent autour de l’approche transversale de la ville, évoquée lors de la rencontre avec la FFP qu’elle aimerait conclure dans les termes de sa tribune du 2 novembre : « Ne nous divisons pas !».