Avec 492 équipes candidates, le programme Quartiers de demain fait carton plein

Le groupement d’intérêt public l’Europe des projets architecturaux et urbains atteint sa cible avec une forte participation au concours d'Etat sur les dix sites du programme « Quartiers de demain ». L’organisateur a intéressé les grands noms autant que les équipes locales, ainsi que 10 % de mandataires étrangers.

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Lodève
Lodève, la plus petite des 10 communes d'accueil du programme Quartiers de demain, a suscité 41 candidatures d'équipes pluridisciplinaires ouvertes à des architectes comme à des paysagistes mandataires.

Avec 86 candidatures, la chaufferie des Tarterêts, à Corbeil-Essonnes, détient le record, parmi les dix sites du programme « Quartiers de demain ».  Organisateur de la compétition, le groupement d’intérêt public l’Europe des projets architecturaux et urbains (Gip Epau) dresse un premier inventaire des 492 candidatures réceptionnées avant le 16 décembre à 16h.

Renaissance du patrimoine moderne

Première tendance notable révélée par Corbeil-Essonnes : le changement d’usage du patrimoine du XXème siècle aimante les architectes. Le dossier de Pessac (métropole de Bordeaux) le confirme, avec les 68 équipes en compétition pour le changement d’usage d’une tour emblématique de l’œuvre de Jean Dubuisson.

Plus surprenante, la deuxième place obtenue par Coulommiers, avec 80 candidatures, ne s’explique pas seulement par la proximité entre la capitale et la sous-préfecture de Seine-et-Marne : « Le thème de l’école de 2050 et de son intégration dans la ville passionne les candidats », décrypte Julien Moulard, directeur général adjoint du Gip-Epau.

Laboratoires paysagers

Emanation des ministères de la Culture et du Logement, l’organisateur ne s’étonne pas du moindre engouement suscité par les trois sites pressentis pour des maîtrises d’œuvre conduites par des paysagistes mandataires : Manosque (27 équipes), Marseille (26) et Colmar (28). « Ces chiffres correspondent aux effectifs plus réduits réunis par cette profession, par rapport aux architectes, commente Julien Moulard.

Avec ses 41 équipes candidates à un projet de transformation urbaine qui intéresse autant ces derniers que les paysagistes, Lodève figure parmi les grandes sources de joie du Gip-Epau. Dans un territoire rural frappé par la désindustrialisation et la pauvreté, la sous-préfecture de l’Hérault détient le record de la plus petite commune, parmi les dix sites pilote.

Stars tricolores et internationales

De la première phase d’une compétition initiée par le président de la République pour réinventer la politique de la ville, se dégage une typologie de candidatures représentative de la diversité espérée. A côté des stars de la scène nationale de l’architecture comme Dominique Perrault, Anne Demians, Philippe Prost, Marc Mimram ou Jean-Michel Wilmotte, plusieurs lauréats des grands prix de l’urbanisme s’y retrouvent, comme Simon Teyssou (2023), Paola Vigano (2013), Yves Lion (2007) ou les paysagistes Jacqueline Osty (2020) et Agence TER (2018).

Dans leur profession, ces deux derniers côtoient l’agence Base. Parmi les signatures internationales, les Quartiers  de demain attirent l’allemand Finn Geipel, l’agence norvégienne Snohetta ou le japonais Sou Fujimoto. Plusieurs anciens lauréats des albums des jeunes architectes et paysagistes figurent également parmi les compétiteurs, comme la paysagiste Iris Chervet (2023) ou l’agence d’architecture NP2F (2010). De nombreuses autres équipes se sont constituées autour de mandataires moins réputés, mais souvent très ancrés localement.

Dialogue compétitif à partir de janvier

La diversité des notoriétés s’ajoute à celle des compétences demandées dans les cahiers des charges. Colmar se démarquera dans la biodiversité, Manosque dans la mobilité, Lodève dans le réemploi, la participation citoyenne et la gestion du risque inondation… Ces expertises thématiques renforceront le caractère international des maîtrises d’œuvre pluridisciplinaires.

Après la phase de réception des candidatures, les 492 équipes attendent la première sélection autour du 20 janvier. Pour chacun des dix sites, trois équipes entreront alors en dialogue compétitif. Leur désignation résultera de l’arbitrage de comités auxquels participeront les collectivités, les préfets, les représentants des ministères de la Culture et du Logement, des personnalités qualifiées des représentants des architectes et des paysagistes conseil de l’Etat ainsi que des Conseils d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement.

Effervescence citoyenne

Les modalités de la participation citoyenne constituent l’innovation majeure programmée à l’ordre du jour des trois réunions qui ponctueront le dialogue compétitif, à l’occasion de l’examen des diagnostics, des scénarii et des esquisses. Avant chacune de ces séances, des groupes de 20 habitants des dix sites pilote auditionneront les trois candidats. Pour orienter les travaux des comités de dialogue, ils désigneront ceux de leurs membres qui y siégeront.

Sur la scène parisienne, la Cité de l’architecture et du patrimoine programme trois dates clés, pour orchestrer le rayonnement des travaux de gestation des Quartiers de demain. Le 4 mars, les 30 équipes présenteront les 10 sites, avant des prises de parole politiques sous forme de tables rondes. Le lendemain, des visites In Situ complèteront ce premier rendez-vous national.

Le 6 juin, les jurys citoyens et les équipes candidates occuperont tout l’espace de la Cité, pour un workshop sans précédent. Enfin, en octobre ou novembre 2025, la proclamation des lauréats coïncidera avec l’exposition des 30 projets.

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