« Aujourd’hui, lorsque je reçois un dossier de consultation des entreprises (DCE), je regarde le cahier des clauses techniques particulières et la décomposition du prix global et forfaitaire (DPGF) pour répondre », commence Sébastien Albert, directeur de Duval et Mauler. L’entreprise, spécialisée dans la peinture décorative intervient sur des monuments historiques comme l’Hôtel de la Marine ou le Louvre à Paris et travaille également pour des hôtels de luxe. S’il a l’habitude de repérer les lots relatifs aux peintures dans les DCE, le dirigeant recours à des métreurs externes en période de pic d’activité.
C’est dans ce contexte qu’il a choisi de tester la solution développée par la jeune société Capla Technologies, qui utilise les DCE et les plans pour produire un modèle BIM où les données sont structurées et peuvent être visualisées en 3D.
Mettre à disposition la bonne information au bon moment
« Nous récupérons tous les éléments graphiques du dossier, tels que les plans d’architecte, de structure pour produire ensuite de façon industrialisée une visualisation 3D et une base de données structurées », détaille Antoine Favreau, fondateur de Capla Technologies. Son objectif initial était de mettre à disposition de tous les acteurs d’un projet les bonnes informations au bon moment avec une spatialisation. C’est pourquoi Capla Technologie est construit autour d’un environnement en 3D dans lequel les intervenants d’un projet peuvent positionner des informations dans l’espace.
Les métrés comme livrable : Bimboxa
Pour l’instant, l’appli étant assez délicate à prendre en main par les ingénieurs prix des entreprises, Antoine Favreau commercialise non pas un logiciel, mais un service. « Le logiciel, baptisé Bimbox, restitue de manière fiable et industrialisée un environnement 3D où les données peuvent être facilement repérées entre les plans d’origine, le contrat et la visualisation. Mais pour faciliter le travail de mes clients, je leur livre directement un métré. Ce service s’appelle Bimboxa », précise-t-il.
Réseau de métreurs indépendants
Pour être certain de répondre dans un délai rapide quelle que soit l’ampleur du projet, Antoine Favreau s’appuie également sur un réseau constitué d’une dizaine de métreurs indépendants, soit l’intelligence humaine pour analyser les données. Les algorithmes de l’appli servent ensuite à vérifier la cohérence de l’ensemble grâce notamment au contrôle visuel offert par la 3D.
Améliorer l'ergonomie et réduire les délais de réponse
Alors que l’appli est commercialisée depuis le début de l’année 2023, Antoine Favreau vient de recruter un premier développeur grâce à l’arrivée d’un business angel au capital il y a quelques mois. Désormais, la stratégie va consister à améliorer l’ergonomie globale de l’outil afin de ne plus commercialiser un service, mais bien un logiciel. Ensuite, le fondateur prévoit d’ajouter de nouvelles fonctionnalités (suivi d'avancement des tâches...) et, en premier lieu, de produire beaucoup plus rapidement les livrables.
« Aujourd’hui, nous livrons une visualisation 3D structurée en 48 heures, l’objectif est de réduire ce délai à une demi-journée d’ici un an », annonce-t-il. Enfin, il s’agira de développer des « BIM apps », à la manière d’un store en ligne, qui serait cette fois dédié aux conducteurs de travaux sur les chantiers.