Le siège social de Bouygues Construction à Guyancourt (Yvelines) subit actuellement une rénovation de grande ampleur. Il s’agit non seulement de diviser par dix les consommations d’énergie (de 310 à 31 kWhep/m².an), mais aussi de diminuer les consommations d’eau de ville (de 59 000 à 38 400 m3/an), tout en améliorant le confort des occupants, soit environ 3000 personnes.
Plusieurs chantiers sont donc en cours sur le site de 14 ha. La rénovation est prévue pour se terminer en 2014, avec plusieurs étapes clés.
Dernière étape importante : le bâtiment du triangle nord a été livré dans les temps le 8 février dernier. « Le jeu de chaises musicales entre locaux vacants et occupés est donc bien lancé », indique Philippe Metges, directeur central des affaires générales de Bouygues SA, en charge de la rénovation de Challenger. En effet, les travaux en site occupé sont organisés par tranches de 10 000 m² environ et durent six mois à chaque fois. « La deuxième tranche sera donc livrée le 8 août prochain », affirme Philipe Metges. A chaque fois, pour les bureaux, les opérations consistent à revoir l’isolation de l’enveloppe : celle de la toiture est doublée et 88 % des parois vitrées sont remplacées par des façades double-peau avec un simple vitrage extérieur et un double-vitrage intérieur. La lame d’air ventilée qui servira de tampon thermique est équipée de stores pilotés automatiquement en fonction de l’énergie lumineuse reçue. L’intérieur des bureaux est également rénové en profondeur avec du mobilier sur mesure, des luminaires individuels à leds, des habillages phoniques et des diffuseurs d’air à jet hélicoïdal dans les circulations pour la climatisation.
Le système de chauffage et de refroidissement fait également l’objet de travaux importants. L’ancienne production d’eau chaude par des épingles électriques sera remplacée progressivement par des sondes géothermiques couplées à deux pompes à chaleur. La première étape - mettre en place les 75 sondes sèches et les deux duos de sondes sur nappe phréatique - est terminée. L’ensemble du système va à présent être testé, équilibré et programmé pendant les deux prochains mois. La boucle d’eau de 250 m3 sera réchauffée en hiver grâce aux calories prélevées à 100 m de profondeur dans le sol et dans la nappe phréatique. En été, ce dispositif sera complété par cinq refroidisseurs adiabatiques.
L’eau nécessaire à leur fonctionnement proviendra de la phyto-épuration. En effet, deux types de jardins filtrants seront finalisés au printemps. Le premier récupérera les eaux usées du site pour les traiter grâce à des végétaux et micro-organismes spécifiques. Elles serviront ensuite à l’arrosage des espaces verts. Ce sont les eaux pluviales du deuxième jardin qui serviront, après traitement, à alimenter les refroidisseurs adiabatiques.
Enfin, la consommation d’électricité sera diminuée grâce à l’utilisation sur place de l’énergie produite par les panneaux photovoltaïques. Sur les 24 000 m² prévus à terme, environ la moitié a déjà été mise en place, en particulier pour créer la ferme solaire (6400 m²), la toiture et l’auvent du cockpit (7290 m²). Ce bâtiment flambant neuf regroupe non seulement les équipements techniques, tels que pompes à chaleur, échangeurs à plaques, refroidisseurs adiabatiques, etc., mais c’est aussi le centre névralgique des nouveaux équipements.
Toutes les données relatives à la température des bureaux, à la production des panneaux photovoltaïques, aux économies d’eau, etc. seront centralisées dans ce nouvel espace, qui accueillera également quatre ingénieurs chargés de surveiller et de piloter l’ensemble des installations. Conçu pour être à la fois pédagogique et interactif, le lieu servira de vitrine des savoir-faire du groupe, aussi bien pour les clients que pour les scolaires ou les étudiants.