Le Commissariat à l’énergie atomique mène actuellement un chantier technique de grande ampleur dans les Bouches-du-Rhône. Il s’agit d’implanter sur la plate-forme de Cadarache le réacteur d’essais RES dédié à la Marine nationale. L’installation comprend un réacteur et une piscine d’entreposage de combustibles irradiés. Elle contribuera à la mise au point des innovations technologiques destinées aux futurs sous-marins nucléaires d’attaque.
Discrétion acoustique, réserve d’énergie, maîtrise des coûts, tenue aux chocs… font partie des objectifs à atteindre pour cette nouvelle lignée de sous-marins. Pour mener à bien cette opération, le CEA a confié une mission de maîtrise d’œuvre à Technicatome en raison de son expérience dans ce type d’ouvrage. Commencés depuis plusieurs mois, les travaux avancent selon un phasage rigoureux. La piscine est déjà opérationnelle, tandis que la construction des équipements liés au réacteur est en cours. Le génie civil des parois du futur bâtiment abritant le réacteur a été réalisé avant l’été, puis l’enceinte de confinement de 800 tonnes (12 m de diamètre, 14,30 m de haut), préalablement assemblée sur le site, a été acheminée jusque dans ce bâtiment début juillet.
Douze vérins annulaires de capacité de 65 tonnes. L’une des phases les plus complexes du chantier s’est déroulée il y a quelques semaines. Elle a consisté à claver une dalle préfabriquée sur le bâtiment réacteur proprement dit. L’entreprise Chantiers Modernes Sud a conduit cette opération à la fois délicate et spectaculaire. Il lui a fallu imaginer un dispositif spécialement adapté aux contraintes liées au poids hors normes de la dalle : 392 tonnes durant les phases de levage et ripage, 588 tonnes lors du clavage. Ce dispositif s’articule autour de pistes de glissement posées sur un socle de béton ou sur des profilés métalliques. Ces pistes permettent de guider transversalement des sabots chargés d’assurer une répartition de la charge, et de faciliter ainsi son déplacement. Elles permettent également l’appui de vérins hydrauliques capables de développer une poussée de 30 tonnes. L’installation comprend également un chemin de ripage constitué de profilés métalliques HEB et PRS, de deux poutres de levage supportant le poids de la dalle et transmettant la charge sur les sabots de glissement.
La liaison entre la dalle et les poutres de levage est assurée par des tirants de préhension « Macalloy », tandis que douze vérins annulaires de capacité de 65 tonnes (à 640 bars avec une course de 70 mm) supportent les opérations de levage et de descente de la dalle. Enfin, lorsque la dalle est en place, les deux zones de clavage (1,75 m de large sur 17,10 m de long) sont coffrées.
Deux coffrages « perdus » sont temporairement suspendus à l’aide de barres « Arteon » et de poutrelles, le temps du séchage du béton de clavage.
