Dévoilé au récent Mipim de Cannes, Mediacom 3, un bâtiment de sept étages à « énergie zéro » a été conçu par l’architecte Françoise-Hélène Jourda. Implanté à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), il se veut exemplaire en matière de développement durable en visant au-delà des objectifs classiques d’une démarche Haute Qualité Environnementale.
Le permis de construire vient d’être déposé. Ce projet vise d’ambitieux objectifs de développement durable : densification de la ville à proximité du RER B Stade-de-France, réversibilité de l’usage (bureaux/logements), flexibilité maximum des surfaces, anticipation sur la déconstruction de l’immeuble, utilisation de matériaux renouvelables, minimisation de la maintenance, collecte des eaux pluviales et de ruissellement, recours massif à des composants industrialisés, etc.
Il affiche en particulier une volonté d’autosuffisance énergétique en s’appuyant sur la maîtrise des consommations et l’utilisation des énergies renouvelables.
Pour y parvenir, Françoise-Hélène Jourda a capitalisé les acquis de son expérience en la matière et joué sur les « curseurs » à sa disposition. Le bâtiment en « L » dégage une cour orientée au sud et à l’ouest. Sa volumétrie très compacte – déterminée par les prospects réglementaires – minimise le développé de façade afin de réduire les déperditions surfaciques. Une isolation extérieure de 26 cm d’épaisseur en laine minérale supprime tout pont thermique. Celle-ci est protégée par une carapace de zinc à joints plats qui digère la géométrie à double courbure réglée de l’enveloppe. Les fenêtres sont équipées de triples vitrages. Des ouvrants opaques, destinés à assurer la ventilation hors période de chauffe, sont eux aussi isolés. Ces dispositions permettent de réduire au strict minimum les besoins en chaleur du bâtiment : ainsi le chauffage provient de l’occupation humaine et de l’éclairage artificiel par lampes basse consommation.
Eclairage, ventilation et rafraîchissement naturels. Placées au nu extérieur de la façade, les baies de grandes dimensions, tout comme les ouvrants opaques, sont principalement destinées à la ventilation estivale. Leurs dimensions ont été précisément calculées pour assurer un éclairement naturel optimum des locaux. Les performances de la ventilation naturelle peuvent éventuellement être augmentées, via un brassage de l’air intérieur par des ventilateurs en plafond. En régime d’été, l’importance de l’isolation de la façade, le systématisme et l’efficacité des protections solaires ainsi que l’inertie thermique des planchers béton réduiront les besoins en rafraîchissement. Il sera toutefois possible d’installer un système de climatisation ponctuel destiné à répondre aux besoins propres à certaines activités productrices de chaleur et/ou exigeant une température constante.
L’énergie électrique produite par les 734 m2 de panneaux photovoltaïques implantées sur le pignon sud et en toiture devrait subvenir aux besoins en énergie de la ventilation double flux (en période de chauffe), de l’éclairage artificiel et des autres équipements techniques du bâtiment. Au total, l’ensemble des options mises en œuvre devrait permettre d’atteindre l’objectif « énergie zéro » pour les consommations propres du bâtiment (hors consommations liées à l’activité), voire de lorgner vers un bâtiment « à énergie positive », qui produit plus d’énergie qu’il n’en consomme… Réponse fin 2008, date prévue pour la livraison.
