BTP : HMT, la start-up qui prépare l’exosquelette de demain

Créée il y a un an par des ingénieurs tarbais, la jeune pousse propose des modèles sur-mesure aux entreprises travaillant en hauteur, notamment dans le domaine des réseaux et de l’aménagement intérieur.

exosquelette
La jeune pousse vise le secteur du bâtiment, notamment pour les travaux en hauteur ou l’installation des plafonds en plaques de plâtre.

Première cause de maladies professionnelles dans le BTP, les troubles musculo-squelettiques (TMS) sont particulièrement fréquents dans les métiers impliquant le port répétitif de lourdes charges. Plusieurs acteurs de la filière s’intéressent donc aux « exosquelettes », véritable renfort mécanisé du corps humain, tel Colas et son robot adapté aux métiers de la construction routière, imaginé par la start-up RB3D.

C’est aussi pour réduire le risque de TMS que de jeunes diplômés de l’Ecole nationale d’ingénieurs de Tarbes (Enit) ont créé en mai 2017 la société HMT, pour « Human Mechanical Technologies ». « Notre métier est de mettre au point des exosquelettes qui viennent assister l’opérateur dans les efforts les plus pénibles, et répartissent la charge sur l’ensemble du corps, indique Lucas Clavières, responsable marketing de la start-up. Il s’agit d’une solution légère, adaptée aux charges de moins de 10 kilos. » En clair, le rôle de cette assistance mécanisée n’est pas de démultiplier la force de l’opérateur mais de réduire l’impact de charges répétées.

Des modèles sur mesure pour le travail en hauteur

Parmi les premiers champs d’application de l’exosquelette, les équipes de HMT ont identifié le travail en hauteur. En position basse, le mécanisme n’offre aucune aide à l’opérateur. Dès que les bras montent, l’exosquelette est programmé pour contrebalancer le poids des charges et faciliter le maintien des membres dans une certaine amplitude. « L’enjeu c’est que l’assistance ne se déclenche que dans les postures à risque, pour éviter que l’opérateur n’ait à forcer pour redescendre les bras, pointe Lucas Clavières. Cela nécessite un long travail en amont pour identifier les besoins de chaque entreprise. »

Exosquelette
Exosquelette Exosquelette (Axel Bailleul)

HMT a d’ailleurs systématisé cette approche au cas par cas, et ne propose pas de gammes prédéfinies à la vente. Tous les exosquelettes produits par la start up dans son atelier de Tarbes (65) sont donc des prototypes, avec une conception sur-mesure par rapport aux mouvements à assister et à la taille des opérateurs. Les premières commandes sont venues du monde de l’industrie et de la logistique, et notamment de l’usine du groupe Seb à Lourdes.

Un prototype pour les chantiers d’Enedis

HMT s’intéresse désormais aux acteurs du bâtiment, comme en témoigne sa présence au salon des « Bâtisseurs de demain » organisé mi-juin par la Fédération compagnonnique d’Occitanie. La manifestation a été l’occasion de rencontrer les équipes d’Enedis en Occitanie, qui ont récemment fait d’HMT un des lauréats régionaux du concours « Open Innovation ».

La start-up a reçu une dotation de 5000 euros qui va lui permettre de mettre au point un exosquelette adapté aux besoins des techniciens de terrain d’Enedis. Pour fixer les câbles en hauteur, ces derniers utilisent des perches lourdes et difficiles à manier : HMT a prévu de leur livrer une assistance sur mesure d’ici la fin de l’année. « Une autre cible dans l’univers du bâtiment concerne l’aménagement intérieur et particulièrement l’installation des plafonds en plaques de plâtre », indique Lucas Clavières.

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