Après avoir réaménagé l'intérieur d'une partie de ses locaux en 2018 et accueilli une extension de 4 590 m2 signée Dominique Lyon trois ans plus tard, le siège historique de l'Institut national de l'audiovisuel (INA) à Bry-sur-Marne (Val-de-Marne) a poursuivi sa mue avec la réhabilitation énergétique et architecturale de ses anciens bâtiments qui s'est achevée fin 2023. Ce projet, visant à réduire de plus de 40 % la consommation énergétique du site en privilégiant les matériaux biosourcés, a fait l'objet d'un marché de conception-réalisation de 22,2 M€ HT, remporté par SNRB notamment accompagnée des architectes Atelier de l'île et Christine Nouvian (cotraitant) et des BET Batiserf (structure), Parica (fluides/économie), Pouget Consultants (thermique/environnement).
Les travaux ont porté sur quatre bâtiments totalisant 26 000 m2 : une structure longiligne en béton préfabriqué conçue à l'aube des années 1970 par l'architecte Pierre Laborde (Bry 1) et trois immeubles annexes (Bry 2, 4 et 5), construits selon le même procédé, mais plus récents et moins qualitatifs. « Pour l'ensemble patrimonial qui s'étire en forme de U, nous avons privilégié l'isolation par l'intérieur et cherché à retrouver la pureté du béton d'origine en sablant et imperméabilisant 14 000 m2 de façades », explique Christophe Gouffran, conducteur de travaux principal à la SNRB.
« Nous avons aussi pris le parti d'habiller de bois le bloc central installé au milieu des années 1970 entre les deux ailes (137 m de long) du bâtiment, explique Martin Rötig, architecte à l'Atelier de l'île.
Ses 1 500 m2 de façade béton préfabriqué sont désormais revêtus d'un bardage en mélèze qui apporte beaucoup de chaleur et dialogue avec celles, remarquables, de l'édifice principal dont elles reprennent la trame. » Les trois autres édifices ont été isolés par l'extérieur (fibres de bois biosourcés recouvertes soit d'un enduit, soit là encore d'un bardage en mélèze). « Nous avons également refait l'étanchéité de 11 500 m2 de toiture, dont 4 200 m2 sont désormais végétalisés, posé 1 200 menuiseries en bois et remplacé plusieurs centrales de traitement de l'air », ajoute Christophe Gouffran.
Nouveaux usages. Cette rénovation énergétique doublée d'une plus-value architecturale a enfin consisté à améliorer sensiblement l'existant - mise en accessibilité du site, remplacement de l'ancienne structure en aluminium bleu reliant les différentes constructions par un auvent en bois - et à apporter de nouveaux usages avec l'aménagement d'une terrasse végétalisée pour les salariés et les étudiants non loin de l'emblématique cheminée de l'INA, la création d'un amphithéâtre de 80 places et la pose d'une verrière de 4 m de diamètre dans le hall d'accueil qui fait office de puits de lumière.
Ce chantier référence pour SNRB fut un réel défi sur le plan organisationnel et logistique. Un phasage ultra-précis a permis à l'INA de poursuivre ses missions durant les travaux avec une attention spécifique portée aux nuisances sonores pour ne pas interférer avec les enregistrements en studio. Les travaux ont par ailleurs été menés tambour battant, en vingt mois, car étant majoritairement financés dans le cadre du plan de relance de l'Etat, ils devaient se terminer avant la fin de l'année dernière.