"Branly, c'est fini" par Jacques-Franck Degioanni

Bien sûr d'ultimes réglages restent à fignoler : un éclairage trop intense ici, un autre trop faible là. Une vitrine un peu empoussiérée de plâtre, un cartel absent ou de guingois, des reflets parasites, etc. Et le monumental "serpent" de cuir qui ondule entre les collections, qui ne refuserait pas un petit coup de chiffon sur l'échine... Deux ou trois strapontins à rajouter par-ci, un soupçon de signalétique supplémentaire par-là. Le mastodonte du Quai Branly s'ébroue lentement et cherche sa juste place dans un jardin encore un peu déplumé qui manque de l'épaisseur que donne le temps.

Mais, la magie opère déjà dans la galerie des collections permanentes, plongée dans une semi-pénombre intrigante, où le sacré le dispute au secret. Surgissent, çà et là, masques et totems, parures et ornements. Les murmures de la forêt ne sont pas loin, à moins qu'il ne s'agisse de l'écho lointain des instruments de musique accumulés dans la réserve du silo de verre.

Tous les choix architecturaux sont critiquables, c'est la loi du genre. Mais qu'on le veuille ou non, Branly c'est fini. L'histoire du Musée peut commencer.

Jacques-Franck Degioanni est Chef de rubrique "architecture" au service "architecture-technique" du Moniteur.

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