Boulogne-sur-Mer : l'Embarcadère, symbole de la reconquête de l'Eperon

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Le gros œuvre et la charpente de l’Embarcadère, dont la grande salle pourra accueillir 3 000 personnes, seront terminés avant l’été.

Après l'implantation du casino au début des années 2000, puis de l'université, la reconquête de la zone portuaire de l'Eperon à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) s'était un peu essoufflée. Elle semble bien remise à flot aujourd'hui. Preuve en est le chantier en cours de l'Embarcadère, salle de spectacles dessinée par l'agence parisienne Clé Millet International (mandataire).

Si les vents du large ne viennent pas perturber le travail des grutiers, gros œuvre et charpente seront terminés avant l'été. La construction de cet équipement en bord de mer s'apparente aujourd'hui à un Kapla géant dont les planchettes de pin auraient été remplacées par des murs préfabriqués en béton. D'où cet impressionnant arsenal d'étaiement pour stabiliser les éléments à l'horizontale. Mais aussi à la verticale, car en son point le plus haut (22,50 m) le bâtiment en forme de paquebot accueillera trois parois les unes au-dessus des autres. Avec, in fine, la charpente métallique pour tenir les façades.

Enveloppe de béton froissé. « On construit un grand vide », résume Anthony Vasseur, chef de ce chantier assuré par Eiffage, en conception-réalisation. L'espace de 5 400 m2 accueillera une salle de 1 700 places assises (3 000 assis/debout), une plus petite de 400 places, deux salles de réunion et un foyer éclairé par deux murs-rideaux de 8 m de haut. Ponctué de tôles miroirs incrustées dans l'enveloppe de béton froissé, le bâtiment à 19,6 M€ HT sera livré au mieux au printemps 2024. Sur les 20 lots prévus pour le second œuvre, la moitié n'a pas encore été attribuée. « L'Embarcadère va animer ce nouveau quartier de centre-ville dédié à l'habitat, aux loisirs et à la formation », prophétise Frédéric Cuvillier, président de la communauté d'agglomération du Boulonnais (CAB) et maire de la ville qui a acquis il y a une dizaine d'années les 18 ha de la ZAC située sur une ancienne zone portuaire.

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En parallèle, deux autres projets d'envergure dédiés aux loisirs sont annoncés. A une centaine de mètres de l'Embarcadère, les travaux d'un cinéma de 14 salles porté par Mégarama, un projet à 10 M€ HT, doivent commencer à la fin de ce mois de février. En face débutera, en 2024, le chantier d'un complexe de loisirs en salle (bowling, vagues de surf, mur d'escalade au rez-de-chaussée et logements aux étages) piloté par le promoteur Réalités qui a déposé fin 2022 le permis de construire de ce projet à 33 M€.

A deux pas, sur les cinq immeubles de huit étages programmés pour marquer l'entrée du quartier, trois sont en cours de réalisation, de l'appartement-hôtel de 104 chambres (Twin Properties) qui a ouvert ses portes en janvier 2020. Le gros œuvre est terminé pour la résidence seniors de 89 appartements du groupe Stella, les travaux ont débuté pour la tour de 52 logements du promoteur KIC, et le chantier de 39 logements et 1 800 m2 de bureaux pour Maxibat'Immo devrait démarrer cet été. Pour le cinquième, la ville aimerait un hébergement dédié à la jeunesse.

Le bâtiment de 5 400 m2 accueillera une salle de 1 700 places assises.

D'autres projets pour le quartier. A plus long terme, d'autres projets devraient continuer d'arrimer l'Eperon au centre-ville, notamment le lycée maritime, dont l'agence Avant Propos a remporté le concours de maîtrise d'œuvre avec Coast Architectes, Maning, JLL, NJC Economie, Ecobat et Espace Libre, mais dont le permis n'est pas encore déposé, et la transformation en pépinière artistique de la gare maritime désaffectée, dont une partie a été démolie pour laisser place à l'Embarcadère. Quant à la pointe du quartier, juste en face de l'aquarium Nausicaá, elle attend toujours son hôtel-thalasso haut de gamme. En 2018, le promoteur immobilier VIAE et l'institut de thalassothérapie Prévithal avaient abandonné le projet. « Nous sommes aujourd'hui en contact avec beaucoup de monde », assure Frédéric Cuvillier, conscient que c'est la crédibilité de l'ensemble de « l'opération Eperon » qui amène des investisseurs solides.

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