Inscrit à l'agenda de la mobilité adopté par la métropole Aix-Marseille-Provence (AMP) en décembre 2016, puis abandonné en 2018 car estimé trop coûteux, le Val'Tram, reliant Aubagne à La Bouilladisse (Bouches-du-Rhône), est finalement ressorti des cartons : représentant un investissement de 135,6 M€ HT, dont 110 M€ HT de travaux, il figure sur la liste des 15 projets de mobilité du plan « Marseille en grand ». Au prochain conseil métropolitain, le 12 octobre, les élus devraient voter la déclaration de projet avant l'arrêté préfectoral déclarant son utilité publique. Si le calendrier est respecté, les premiers chantiers pourront démarrer dans la foulée en novembre.
Prolongement d'une ligne de tramway existante, le Val'Tram doit desservir cinq communes à l'est de Marseille (1) à l'horizon 2026. Il aura le mérite de proposer un transport en site propre qui permettra de réduire les embouteillages récurrents dans un bassin de vie de 60 000 habitants et 12 000 emplois.
Comptant 11 stations, l'axe aura la particularité de traverser un milieu urbain dense, puis d'emprunter, sur 13,2 des 14,4 km du tracé, l'ancienne voie ferrée de Valdonne desservant autrefois les industries de Gardanne, plus au nord. Partant de la gare d'Aubagne, le tramway franchira deux fois l'Huveaune. Au début de son parcours, il circulera sur la place du marché sous laquelle coule la rivière. Il faudra donc renforcer le cadre qui couvre le cours d'eau. Ensuite, pour pouvoir le longer, la maîtrise d'œuvre a préconisé la création d'un encorbellement de 280 m de long afin d'insérer la nouvelle voie de tram dans l'espace existant.
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Le site n'est pas large et il a fallu au préalable dévoyer des réseaux. « De plus, le mur en pierre sur la berge est fragile. Nous avons donc opté pour des dalles sur pieux qui permettent de dissocier le fonctionnement du nouvel ouvrage du mur existant, en s'ancrant dans les terrains sous-jacents », détaille Christine Michelet, cheffe de projet chez Ingérop, mandataire du groupement de maîtrise d'œuvre composé de Fondasol et Strates Architectures.
Un pont-rail avec courbure. Le dernier ouvrage d'art important à réaliser sur la ligne sera un pont-rail métallique posé sur deux culées et courbe dans sa dernière partie afin de suivre le tracé des voies de tramway qui bifurquent depuis la berge vers un parc existant. « Sa géométrie, notamment sa courbure sur la poutre aval, résulte d'une adaptation de sa structure au strict besoin du tracé. Cette approche permettra de limiter l'impact de l'ouvrage sur son environnement ainsi que son poids, en définissant une architecture la plus fine possible avec un élancement limité », précise Christine Michelet. Associée à Franki Fondation et au groupe Metallic Bridges of Belgium (MBB), l'entreprise Sonnier va construire ce pont-rail, ainsi que la structure en encorbellement, pour un coût global de 9,54 M€ HT.
A ce chantier spécifique s'ajoutent la reconstruction de la structure de la voie de Valdonne ainsi que la réhabilitation d'une dizaine d'ouvrages d'art, dont deux tunnels en voie unique.
Le Val'Tram desservira un bassin de vie de 60 000 habitants
Pour anticiper les travaux sur ces derniers, Ingérop a dû mener des études d'avant-projet et de suivi d'exécution. Par ailleurs, la réalisation du Val'Tram demandera de se coordonner avec celle, menée en parallèle, de la voie du BHNS qui reliera la gare d'Aubagne et la zone d'activités des Paluds. Enfin, il restera à aménager les stations et les trois parcs-relais, à Roquevaire, Auriol et La Bouilladisse, ce dernier étant en consultation car non prévu par le contrat confié à Ingérop.
Quatre nouvelles rames. D'ici la fin de l'année, la maîtrise d'œuvre et la métropole auront lancé la consultation pour une douzaine de marchés supplémentaires : voie ferrée, systèmes, construction de six bâtiments (sous-stations électriques et extension du dépôt du tram pour installer un tour en fosse, machine qui reprofile les roues d'un tram en cas de déformation), aménagement des stations… Enfin, la métropole doit commander quatre nouvelles rames pour répondre aux objectifs de fréquence (10 minutes en heure de pointe) et de temps de parcours total, estimé à 25 minutes.
(1) Aubagne, Roquevaire, Auriol, La Destrousse et La Bouilladisse.
