Bordeaux recherche des mécènes pour restaurer le pont de pierre

Pour la première fois, Bordeaux Métropole lance un appel au mécénat et met au point une démarche structurée. La collectivité sollicite entreprises et particuliers à participer à la restauration du pont de pierre dont les délicats travaux vont débuter courant mai.

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Pour l’heure, ils sont cinq à s’être manifestés: la librairie Mollat, Bordeaux River Cruise, Altarea Cogedim, La Toque Cuivrée et le Domaine de Chevalier. Ils apportent une aide en nature (balades «pont de pierre» proposées par Bordeaux River Cruise pendant le chantier), en compétences (réalisation d’une vidéo sur le chantier par Mollat, création d’une boîte de canelés à l’effigie du pont de pierre pour la Toque Cuivrée) ou financière (participation à hauteur de «quelques dizaines de milliers d’euros» pour Altarea Cogedim).

«Pénurie budgétaire pour les collectivités»

Une démarche nouvelle pour Bordeaux Métropole, qui se retrouve face à un chantier de près de 12 millions d’euros dans une période de «pénurie budgétaire pour les collectivités», a reconnu Alain Juppé, ce matin, à l’occasion de la présentation de la campagne d’appel au mécénat «Tous sur le pont». Si le président de la Métropole et maire de Bordeaux souhaite recueillir «le maximum», son adjoint aux finances table sur 10%. «Il s’agit de participer à une œuvre collective, insiste Alain Juppé, l’entreprise n’est pas uniquement un lieu de profit, c’est aussi un lieu de responsabilité sociétale.» Des propos qui font écho à la démarche d’Andras Boros, directeur général d’Altarea Cogedim. «Il nous a semblé naturel de répondre à cette sollicitation, précise-t-il, nous sommes des bâtisseurs, mais aussi des acteurs de la société.» Il concède tout de même que l’image positive que renvoie une telle démarche n’est pas sans intérêt pour l’entreprise.

Afin de clarifier l’intervention des entreprises, une charte est en cours d’élaboration. Elle porte principalement sur la provenance des fonds qui doit être identifiée et sur le respect de la commande publique. «L’appel au mécénat est lancé une fois la consultation des entreprises passée, et on verra au cas par cas pour les entreprises qui ont des projets en cours sur la métropole», détaille Patrick Bobet, vice-président chargé des finances à la Métropole.

Trente minutes pour intervenir

D’ici quelques semaines, les travaux vont débuter. La première phase consiste à renforcer les talus sous fluviaux qui protègent les piles, en amont et en aval, avec 150 gabions de 12x12 mètres et 140 tonnes. Ces travaux font suite à une première intervention sur quatre piles dans les années 90. Elles sont soumises à de forts courants: leur tassement est de l’ordre de 2 à 3 millimètres par an, voire 4 sur certaines d’entre elles, «en raison de la concentration des courants à ce niveau», précise Nicolas Carpentier, responsable du pôle infrastructures de la région Grand Ouest chez Antea Group, le maître d’œuvre. C’est également pour cette raison que les entreprises auront des créneaux très restreints pour intervenir; elles devront attendre l’étale (le moment entre deux marées où le courant est nul), soit trente minutes… Les gabions seront descendus à ce moment précis à l’aide d’un palonnier et leur pose sera vérifiée à tâtons par des plongeurs de la société charentaise Romoeuf, spécialisée dans les travaux sous-marins. «Tout se fait à l’aveugle», commente Nicolas Carpentier. Un seul gabion sera posé par jour. «Nous avons choisi de gros gabions pour réduire le temps de pose», ajoute-t-il.

Lors de la deuxième phase des travaux (consultation en 2018), les entreprises procéderont au rajout de pieux en béton sur les piles. «Il y a 250 pieux en bois sous chaque pile, mais ils ne vont pas jusqu’au sol stable; l’ouvrage flotte», indique François Durquety, adjoint au directeur général de la mobilité en charge des infrastructures à Bordeaux Métropole. Les travaux devraient s’achever en 2019; à temps pour fêter les 200 ans du pont, construit sous Napoléon 1er.

Maître d’ouvrage: Bordeaux Métropole.

Maître d’œuvre: Antea group.

Entreprises: Balineau, EMCC et Eiffage travaux maritimes et fluviaux (groupement).

Calendrier: démarrage des travaux, le 20 mai 2017; fin des travaux, 2019.

Coût de l’opération: 11,7 M€ HT.

Pour faire un don ou obtenir des informations, consulter les ites Internet de Bordeaux métropole ou de la Fondation de France.

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