Le « Lieu à usages multiples et innovants »n’a gardé de l’idée initiale que le nom : Lumi. « Faire repartir un projet avec une construction sur un ouvrage existant qui n’a jamais servi est très complexe », reconnaît Jean-Baptiste Desanlis, directeur général de Clairsienne. Il a d’abord fallu solder le conflit avec les anciens partenaires (Fayat Bâtiment et la maîtrise d’œuvre, coordonnée par SBBT Architecture) qui s’est terminé sur un accord à l’amiable afin de s’économiser un recours à la justice. Ensuite, le projet a été réinterrogé et redéfini avec, notamment, l’intégration des contraintes réglementaires – RE2020 et label frugal bordelais – et la hausse du coût des matériaux. Ce qui a été fait en 2022 – avec l’aide de l’AMO Alterea et les partenaires – et affiné en 2023 à l’occasion du dialogue compétitif. « On reste sur la même fiche de lot avec 21 000 m2 de surface de plancher au total répartis en 7 100 m2 de bureaux et activités côté quai de Brienne, au sein desquels Clairsienne installera son siège social, et peut-être une école supérieure ; 180 logements pour étudiants conventionnés ; une crèche en rez-de-chaussée et, du côté du jardin de l’Ars, 130 logements familiaux (accession sociale, libre et locatif intermédiaire) ; un cœur d’îlot paysager de 1 140 m2 à aménager au fur et à mesure et 167 places de parking, ainsi que des locaux à vélos. » Une opération à l’écriture architecturale plus simple, dont le montant s’élève à 45 millions d’euros HT (au lancement de l’opération initiale en décembre 2017, ce montant était estimé à 61,8 millions d’euros HT).

Les 130 logements donneront sur le jardin de l’Ars. © Eiffage Construction/VLAU
Un jury unanime
Composé de Clairsienne, l’EPA Bordeaux Euratlantique, la Ville, Bordeaux Métropole, ainsi que d’experts (architecte et BET), le jury a choisi le groupement Eiffage Construction Nord Aquitaine (mandataire), Vincent Lavergne Architecture Urbanisme (VLAU) et Ingérop pour sa « maîtrise technique de la reprise du bâtiment, l’écriture architecturale, le bon niveau d’usages logements et tertiaire et le prix », détaille Jean-Baptiste Desanlis. « Le jury était unanime : nous partons avec le mieux-disant », estime Benoit Thomazo, président de Clairsienne. Les deux autres groupements étaient Impresa Percassi/ATI Project /EODD et GTM Bâtiment Aquitaine/Teisseire Dumesnil Architectes Associés - TAAD/ Overdrive/Nobatk/Inef4.
Le dépôt du permis de construire est attendu pour le deuxième trimestre 2024 et le démarrage des travaux est prévu en fin d’année ou début 2025, pour une durée de deux ans.
Un chantier à l’arrêt, mais animé
L’été dernier, l’association En place s’est chargée d’animer cette friche de béton de 1 200 m2, dans le cadre de la Belle Saison avec des festivités et moments de médiation avec les riverains. Une seconde saison est prévue cette année. Clairsienne, qui a été sollicité par l’EPA pour réfléchir à un projet sur les deux maisons voisines de Lumi, envisage de faire « glisser » les activités de cette association, au sein d’un futur site dédié aux ESS.