Biotope accélère l’envol des nichoirs en béton de bois

Biotope pose un pied dans l’industrie. Leader français et européen des études d’impact environnementales, le groupe d’ingénierie entre dans le capital de Nat’H, fabricant de nichoirs intégrés au bâti, à hauteur de 49 %.

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Nichoir à martinet
Les rénovations thermiques ont rendu possible le décollage de l'offre de nichoirs développée par Nat'H.

Ils se sont rencontrés en septembre 2020 à Marseille, au congrès mondial de la nature. Leurs fiançailles auront duré près de deux ans et demi, jusqu’au faire-part du 20 février 2023 : Biotope entre au capital de Nat’H, pour accélérer la production de nichoirs intégrés au bâti et made in France.

Industrialisation en cours

La corbeille du mariage se chiffre à 500 000 euros, apportés par le leader européen des études d’impact environnementales basé à Mèze (Hérault) : 300 000 en capital, et 200 000 en compte courant. Le demi-million correspond au montant de l’investissement programmé cette année par le fabricant sur son site de Mallemort (Bouches-du-Rhône).

Le programme comprend une nouvelle centrale à béton, un atelier bois et des machines pour automatiser la production. « Nous disposerons d’un outil complet pour fabriquer 300 à 600 nichoirs par jour », se réjouit OIivier Winock, fondateur de Nat’H en 2019, après 25 ans de carrière de directeur d’usines de préfabrication.

Nichoirs thermo-isolés

Le matériau se compose d’une part de ciment bas carbone, issu à 66 % de la laitance générée par les aciéries, et d’autre part de produits bio-sourcés, en particulier du bois et du chanvre. « Les oiseaux apprécient les caractéristiques thermo-isolantes et l’absence de condensation », précise le président de Nat-H.

Il compte sur le franchissement du cap industriel pour atteindre le seuil d’1 million d’euros de chiffre d’affaires, en 2024 ou 2025. A cette échéance, l’effectif devrait approcher la vingtaine de salariés, au lieu de cinq à ce jour.

Le moteur des réhabilitations

Après les chantiers fondateurs de l’opération programmée d’amélioration de l’habitat du centre de Toulon (Var), la rénovation thermique des bâtiments reste le principal vecteur de croissance de Nat’H. Dans cette ville, les ornithologues ont pris conscience de l’impact de l’isolation thermique par l’extérieur : elle rend les façades lisses, et donc inhabitables pour les oiseaux cavernicoles, en particulier les martinets. La réponse de Nat’H s’est répandue dans d’autres grandes villes, en particulier Rennes et Dijon.

Après les quartiers d’habitation équipés par vente directe aux entreprises, le fabricant a démontré sa capacité d’intervention dans des champs photovoltaïques, un marché auquel il accède par l’intermédiaire des bureaux d’études. A l’avenir, Olivier Winock compte sur l’expertise de Biotope pour développer d’autres solutions adaptées aux oiseaux et aux contextes urbains.

Supplément d’âme

Au-delà du coup de cœur marseillais, cette perspective galvanise les 370 salariés du groupe d’ingénierie : « Nous avons besoin de concret. Nos équipes de passionnés d’écologie rédigent des préconisations et des rapports. Elles ont besoin de passer la vitesse supérieure, pour sentir leur prise sur la réalité », explique Frédéric Melki, président et fondateur de Biotope, fort de 32 millions d’euros de chiffre d’affaires.

La stature internationale du groupe, après son entrée récente dans le capital de l’allemand BioConsult, contribue à nourrir les espoirs de Nat’H. Aucune frontière ne retient Olivier Winock : « L’imputrescibilité de nos nichoirs pourra faciliter leur adaptation à tous les climats, par exemple pour des oiseaux africains ».

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