Les ventes de biofioul F30, deux ans après son autorisation de mise sur le marché, sont en forte progression, a annoncé la FF3C (Fédération Française des Combustibles, Carburants & Chauffage) le 16 octobre dernier lors de son point d’étape annuel. A fin septembre 2024, elles s’établissaient ainsi à 60000m3, contre 8 000 m3 pour toute l’année 2023. Le syndicat estime à environ 30000 le nombre de chaudières vendues depuis 2022 et alimentées par ce biocombustible liquide.
Contenant jusqu’à 30% de colza et répondant ainsi à l’exigence du plafond d’émissions de CO2 fixé par la réglementation (300 gCO2eq/kWh PCI), le biofioul F30 est seul autorisé à alimenter les nouvelles chaudières à combustible liquide depuis le 1er juillet 2022. Il peut également être utilisé pour des chaudières déjà en service et qui fonctionnaient jusque-là au fioul domestique, moyennant une adaptation technique simple (un simple changement de brûleur dans la plupart des cas).
400 chauffagistes référencés
Le biofoul F30 bénéficie d’une conjoncture plutôt favorable aux chaudières (+17% à fin août 2024, selon Uniclima), alors que les autres systèmes de chauffage, notamment les pompes à chaleur, enregistrent une forte décroissance dans le résidentiel. Pour asseoir ce développement, la filière s’appuie sur un réseau de distributeurs (18 dépôts primaires approvisionnant en F30 plus de 360 établissements de distribution, à date d’octobre 2024) et de chauffagistes référencés biofioul (près de 400, que la FF3C, sur proposition de la Capeb, souhaite fédérer autour d’une marque qui devrait voir le jour en 2025). Tout le territoire est aujourd’hui couvert. Le biofioul F30, qui coûte environ 15 c€/kWh de plus que le fioul domestique, est quasiment vendu à prix coûtant par les distributeurs pour aider au développement de la filière.
Compatibilité avec le F100
Le F30 ne constitue qu’une première étape dans le verdissement du fioul. A terme, la FF3C vise la mise sur le marché d’un biofioul F100, c’est-à-dire 100% colza. Une étape intermédiaire est prévue, à horizon 2025-2027, avec un biofioul majoritairement renouvelable (F55) dont l’autorisation de mise sur le marché devra être donnée par les pouvoirs publics. Pour soutenir ce biocombustible majoritairement renouvelable, la filière appelle également de ses vœux la mise en place d’une fiscalité plus adaptée ; le biofioul étant aujourd’hui taxé à même hauteur que le fioul domestique.
Dans cette trajectoire 100 % renouvelable, la mission a été confiée au CETIAT (Centre Technique des Industries Aérauliques et Thermiques) de vérifier la compatibilité des chaudières actuellement commercialisées (pré-réglées en usine pour le F30) avec ce futur biofioul F100. Quatre chaudières, de quatre marques différentes, fonctionnent déjà au F100 dans le laboratoire du CETIAT. Ce cycle d’essais va s’accompagner en 2025 par la mise en place de tests in situ. Huit maisons individuelles seront ainsi chauffées avec du biofioul F100. Cette dernière étape permettra de valider la pleine compatibilité des chaudières aujourd’hui commercialisées, sans limitation de pourcentage d’incorporation de colza, avec ce futur biofioul F100. De quoi rassurer les consommateurs, toujours attachés à l’énergie fioul qui équipe encore quelque 3millions de résidences principales en France (10% du parc).