BIM d'or - A Roissy, une maquette taille XXL

 

La rénovation du terminal 2B de l'aéroport parisien illustre les possibilités offertes par l'usage expert du numérique dans les projets complexes. Une montée en compétences qui gagne tous les territoires.

 

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BIM d’or 2021, la rénovation du terminal 2B de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle a nécessité la maîtrise d’une grande complexité technique. Les travaux ont permis d’ajouter une extension et un bâtiment de liaison (à gauche).

Les éditions des BIM d'or se succèdent, mais les palmarès ne se ressemblent jamais. Cette année, le jury a tenu à souligner « la parfaite maîtrise de la complexité du projet ainsi que la qualité irréprochable des maquettes numériques du dossier soumis par Groupe ADP ». Car c'est la rénovation du terminal 2B de l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle (Seine-Saint-Denis) qui a remporté le BIM d'or 2021, lors de la cérémonie qui s'est tenue le 21 septembre à Station F, à Paris.

Bibliothèque d'objets BIM standardisés. Les travaux, achevés depuis le début de l'année, ont été l'occasion de créer un bâtiment de liaison entre les terminaux 2B et 2D. Au total, les opérations ont concerné une surface de 77 500 m², dont 24 500 m² pour le nouvel ouvrage. Si le chantier s'est déroulé sans encombre, c'est notamment grâce aux opérations de synthèse établies en amont. L'ouvrage de Paul Andreu, conçu entre le début des années 1980 et la fin des années 1990, ne disposant d'aucun élément numérique, les opérations ont donc démarré par des modélisations à partir de documents papiers et de scans 3D. Cette acquisition fine et précise de l'existant a limité les imprévus lors de l'exécution. Ce projet a également donné aux équipes l'occasion de déployer une bibliothèque d'objets BIM standardisés propres aux ouvrages aéroportuaires, tels que mobilier, signalétique, postes de contrôle ou équipements t echniques. Depuis la mise en service en juin dernier, l'innovation se poursuit côté maintenance puisqu'une base documentaire BIM avec un vocabulaire commun aux équipes a été mise en place.

Au-delà de ce projet très spécifique, l'ensemble du palmarès de cette édition témoigne de l'inéluctable montée en puissance du digital dans le monde de la construction. Certes, comme l'a rappelé Yves Laffoucrière, président du Plan BIM 2022 en ouverture de cérémonie, « le BIM n'est pas obligatoire en France ». Pourtant, les modèles numériques font école, comme en témoignent les initiatives qui se multiplient partout sur le territoire.

Dans le Nord, la Métropole européenne de Lillefait figure de championne avec les 570 millions d'euros annuels alloués à la transition numérique pour le secteur du BTP. A plus petite échelle, la communauté de communes de la Châtaigneraie cantalienne (Cantal) s'empare également du sujet et poursuit des objectifs similaires : gagner en efficacité dans la connaissance et la gestion de son patrimoine, améliorer le travail des équipes en sortant des « silos » et gérer numériquement toutes les données liées aux ouvrages à maintenir.

Gestion de la mixité des matériaux. Un autre domaine où le BIM s'impose est celui des projets complexes. Les équipes en charge de la conception et de la construction du bâtiment Stream Building dans le quartier Clichy-Batignolles à Paris ou des opérations de la gare de Lyon Part-Dieu (Rhône) ne diront pas le contraire. En effet, lorsqu'il s'agit d'inscrire un nouvel édifice entre deux équipements sensibles, en l'occurrence entre une station de purge du réseau de chaleur urbain CPCU et un transformateur électrique (Stream Building), ou de gérer les interfaces entre six marchés différents (démolition d'un ancien hall et d'une place, création d'un parking et de bureaux et extension de la gare de Lyon Part-Dieu), le BIM se présente comme le meilleur moyen pour gagner du temps sur les études comme lors de l'exécution. Une fois cette complexité maîtrisée, les outils digitaux servent encore pour faciliter la gestion de la mixité des matériaux, de la préfabrication et de la sécurité pendant le chantier.

Enfin, un dernier atout du BIM incite un nombre croissant de professionnels à s'y convertir : sa capacité à optimiser la gestion de patrimoine et l'exploitation-maintenance. Dans la plupart des dossiers, le volet maintenance a été pris en compte très tôt dans la conception. C'est d'ailleurs un aspect supplémentaire qui a incité le jury à décerner le BIM d'or à Groupe ADP.

Maîtrise d'ouvrage et maîtrise d'œuvre : Groupe ADP. BET : Groupe ADP et sa filiale ADPI, Ingélux.

Entreprises : Bouygues-Brézillon, Baudin Chateauneuf, Axima, Engie Ineo, Alstef.

Logiciels : Revit, Navisworks, Mezzoteam, Resolving, BIM Track.

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