Aux avant-postes du quartier parisien de La Défense s’élève au rythme de un étage par semaine la tour Granite. Placée sous le signe de la haute qualité environnementale (HQE), cette tour mesure 183 m de haut pour une surface hors œuvre nette de 69 150 m2. Assez classiquement pour un ouvrage de grande hauteur en béton, les 45 niveaux de la tour Granite s’organisent autour d’un noyau central – réalisé grâce à un coffrage autogrimpant – contenant les circulations verticales. « Une fois les travaux achevés, nous devrions avoir mis en œuvre un volume de 55 000 m3 de béton », indique Roger Bail, directeur du chantier. En partie basse, le noyau central de la tour est un béton C60, voire un C80, pour quelques poutres dignes d’ouvrages d’art. Sa formulation intègre un ciment CEM I, des granulats de 10 mm de diamètre maximum, des fumées de silice, un superplastifiant et des cendres volantes. « Comme les bétons sont destinés à être pompés sur de longues distances, ces cendres volantes participent aussi à la lubrification tout en apportant un complément de résistance », explique Bernard Boutet, directeur produits et qualité de Cemex Bétons Ile-de-France. A noter que ces bétons ont fait l’objet de tests au fluage par le Cebtp, ainsi que des mesures de retraits total, endogène et de dessiccation. A partir du 18e étage, la formulation passe en C50 puis en C40 à partir du 23e. « Nous n’avons pas eu recours à des formulations autoplaçantes pour deux raisons, souligne Roger Bail. D’abord parce que la pression hydrostatique de ce type de béton obligeait à multiplier les tiges de coffrage en partie basse. Ce qui, vu l’exiguïté de la plate-forme, compliquait notre travail. Ensuite parce qu’avec les reprises de bétonnage, nous ne pouvions garantir une étanchéité totale des coffrages. » Toutefois, même s’ils ne sont pas autoplaçants, les bétons de la tour restent très fluides pour se glisser dans une forêt dense d’aciers.
