C’est l’un des principaux arguments de la filière béton de chanvre : ce matériau améliore le confort car il réduit les variations de température, d’humidité relative et régule de la température surfacique des murs coté intérieur.
Mais au-delà du ressenti, aucune étude n’existait sur le sujet. L’industriel BCB, spécialisé dans la chaux et centre d’expertise bâtiment du groupe Lhoist (spécialiste de la chaux aérienne) a donc produit ses propres retours d’expériences à partir des consommations de six maisons individuelles.
Portrait des maisons individuelles
Les retours d’expérience portent sur six constructions récentes dont les superficies s’établissent entre 80 et 170 m², avec des logements de plain-pied ou à étage. Elles sont implantées dans des zones climatiques variées (Côte d’Or, Haute-Garonne, Var, Périgord, Doubs). Côté altitude, elles s’élèvent de 60 à 500 m. Quant aux zones climatiques concernées, il s’agit des zones H1C, H2C et H3C. Une surélévation à Toulouse fait aussi partie de l’étude car la légèreté du béton de chanvre est aussi l’un des atouts mis en avant par les promoteurs de ce matériau.
► 80 m² en Côte d’Or
Bien sûr, chaque exemple passé au crible présente des performances remarquables. Ainsi, les 80 m² de la maison en Côte d’Or, n’ont jamais eu besoin du chauffage électrique qui y a été installé.
Livrée en 2011, cette construction utilise une structure bois. La chape isolante (en béton) est épaisse de 30 cm et affiche une résistance thermique R= 3,1 m².K/W. Celle des murs en béton de chanvre s’élève à R= 3,5 m².K/W., tandis que celle des combles perdus est de 5 m².K/W.
Particularité, les chambres au nord sont en triple vitrage, tandis que les baies du salon, orientée sud, sont en double vitrage. Les principes de la construction bioclimatique sont donc parfaitement respectés. Sans surprise, les performances sont bonnes avec seulement 4 à 5 stères de bois par an pour alimenter le poêle de 6 kW.
►R+1 en Haute-Garonne
Autre exemple, en Haute-Garonne cette fois, la maison en R+1 a également été livrée en 2011. Ses 140 m² sont réalisés avec une structure en bois. La toiture est très fortement isolée (R= 5 m².K/W), tout comme les murs (R= 3,5 m².K/W).
Le chauffage est assuré par un poêle de masse. L’eau chaude sanitaire provient des panneaux solaires.
Les trois premières années, la consommation de chauffage a diminué pour passer de 250 euros de consommation de stères de bois à 150 euros, la troisième année, soit une performance énergétique de 57 kWh/m².an à 30 kWh/m².an.
►Constructions bioclimatiques et performantes
Les détails de l’étude menée par BCB sont disponibles ici. Les résultats sont certes favorables au béton de chanvre, mais il reste quelques bémols tout de même. Ainsi, il s’agit à chaque fois de constructions bioclimatiques ou presque. Les bonnes performances obtenues ne sont donc pas imputables uniquement au béton de chanvre.
L'usage de la terre crue, l'orientation des bâtiments, la conception, etc. jouent aussi un rôle dans les bonnes performances. Enfin, les fiches techniques transmises par BCB mettent en avant des résultats différents (coût du chauffage d’un côté, performance les premières années, etc…) qui ne sont pas comparables entre eux. Il n'en demeure pas moins que le matériau présente de réels atouts. Reste à poursuivre les travaux afin de disposer d'éléments complémentaires pour étayer davantage ces premiers arguments.
