Les PME, tous secteurs confondus, sont les entreprises qui dominent l'économie et qui apportent le plus d'emplois. Dans ce contexte, elles sont confrontées à deux défis qui correspondent à deux concepts sous-évalués. Tout d'abord, l'internationalisation : l'export, bien sûr, mais aussi le développement de relations avec des entreprises dans d'autres pays, l'accueil, l'échange de stagiaires ; en somme, l'ouverture à d'autres cultures. La PME ne peut plus rester hexagonale. Sans être exportatrice, elle doit s'intéresser à l'international. C'est, pour elle, le prétexte à une remise en cause. Ensuite, « l'intelligence » de l'entreprise - tout ce qui est immatériel. Il s'agit de s'informer (veille commerciale, veille technologique...), de lire la presse, de consulter les médias électroniques, de s'intéresser à ce que font les chercheurs, de prendre des conseils extérieurs, d'étudier les marchés, d'anticiper les tendances... Bref, de regarder tout ce qui bouge. Cela s'accompagne d'une gestion des compétences : il faut faire évoluer les connaissances des collaborateurs, les perfectionner ; le dirigeant lui-même doit évoluer. Nous entrons dans une société où tout bouge, tout change, et la PME qui gagnera sera celle qui sera à la fois « intelligente » et « internationale ».
Or, il reste du chemin à parcourir : actuellement, seule une PME sur quatre exporte ; un dirigeant de PME sur quatre a une pratique courante de l'anglais ; un dirigeant de PME sur quatre fréquente des consultants..., et les patrons de PME ont encore du mal à suivre des sessions de perfectionnement, sauf lorsqu'ils se trouvent entre dirigeants. Et toutes les tendances que je viens d'évoquer sont renforcées lorsque l'on se trouve dans le BTP. Le profil de la PME et des patrons de PME des années 2000 ? Je suis assez optimiste car les PME seront les entreprises de la première moitié du XXIe siècle. Les grands groupes sont en train d'éclater : ils reconstituent des filiales dans les départements, les régions, pour adopter le profil de la PME et favoriser la proximité sociale. Car la PME est flexible et véritablement à l'échelle humaine. Encore faut-il que les dirigeants de PME sachent déléguer et rester à l'écoute des structures de l'entreprise.
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Bertrand Duchéneaut est directeur d'Euro PME (Ecole supérieure de commerce de Rennes et notamment auteur de l'ouvrage : «Enquête sur les PME», éditions Maxima.
