En première ligne de la transition écologique comme ses homologues françaises, l’école wallonne de conception paysagère a fêté « 50 ans d’architecture des jardins et du paysage », les 16 et 17 novembre à Gembloux. Dans ce bourg agricole rattrapé par la périurbanisation bruxelloise, les arbres vénérables d’un parc et les murs en brique apparente d’une abbaye du XVIIIème siècle inspirent les générations montantes d’architectes paysagistes francophones, y compris de nombreux français.
Rayonnement hexagonal
Le cinquantième anniversaire a créé l’occasion de montrer le rayonnement de ce site en France, symbolisé par Karine Helms, professeure à l’école du paysage de Versailles et présidente de la fédération internationale des architectes paysagistes pour l’Europe. Deux autres anciens de l’école sont intervenus lors des échanges du cinquantenaire : Samuel Béver (promotion 1984), directeur général adjoint d’id Verde, leader européen des travaux paysagers, et Frédéric-Charles Aillet (2005), paysagiste concepteur.
L’école a connu une mutation majeure à la fin des années 2000, avec son rattachement à l’université de Liège, en association avec deux autres entités : l’institut supérieur de l’industrie agronomique de Gembloux et la faculté d’architecture de Bruxelles, où les étudiants en second cycle passent la majeure partie de leur seconde année. Les études débouchent sur deux diplômes : le bachelier, accessible en trois ans, et le master, en cinq ans.
Obstacle statutaire
« Les étudiants français sont moins nombreux, depuis qu’en 2016, la France a institué un statut de paysagiste concepteur auquel notre master ne donne pas accès », remarque Didier Moray, partenaire des rencontres du cinquantenaire en sa qualité de président de l’association belge des architectes de jardin et des architectes paysagistes, équivalent de la Fédération française du paysage.

Président des architectes paysagistes belges, Didier Moray est sorti de la promotion 89 d'où vient également la française Karine Helms, présidente des architectes paysagistes européens.
Issu de la même promotion que Karine Helms, le président des paysagistes belges ne désespère de débloquer cet obstacle statutaire. Le suivi des évolutions de son propre pays complique la tâche dans un contexte rendu difficile par l’absence de gouvernement : « Nous sommes pris par le temps et préoccupés par la nouvelle législation qui entrera en vigueur en juillet », confie le président.
Changement d’échelle
Après le changement d’échelle des dernières années qui a conduit du jardin vers le paysage, l’essentiel, à ses yeux, reste l’adaptation de la formation aux enjeux écologiques : « L’anniversaire a permis de diffuser ce message. Nous allons continuer à le partager avec les paysagistes européens ». Tout un programme pour les 50 prochaines années.