Premiers convois tests à la fin de l’année, construction du poste électrique de raccordement au réseau 400 000 volts, travaux de desserte en eau (1,5 million de m par an), lancement du génie civil du tokamak (chambre de confinement magnétique) début 2012… A Cadarache (Bouches-du-Rhône), les opérations s’enchaînent pour tenir les objectifs du réacteur thermonucléaire expérimental international (Iter) en 2018 (bâtiments et assemblage de la machine achevés) et 2019 (mise en service). Deux principaux chantiers sont en cours : le bâtiment d’assemblage des bobines poloïdales qui produiront une partie du champ magnétique (des composants de 24 m de diamètre pesant jusqu’à 50 t), et le siège d’Iter, conçu par les architectes Rudy Ricciotti et Laurent Bonhomme.
Monumental (250 m de longueur, 45 m de largeur, près de 20 m de hauteur), le bâtiment des bobines a dû être adapté aux contraintes de son activité : ancrage des poteaux à 4 m de profondeur pour supporter un pont roulant d’une capacité de levage de 100 t, réalisation d’une dalle béton de 40 cm d’épaisseur affichant en certains points une portance de 40 t au m²… « Il a fallu aussi prévoir, pour éviter les dispersions d’huile et de poussières métalliques, l’aménagement de zones propres, proches de salles blanches. Et la température sera strictement régulée », explique Laurent Schmieder, responsable de la construction pour l’agence européenne Fusion for Energy.
Formé d’un long bâtiment de 180 m sur six niveaux (bureaux, restauration, salle de conseil, amphithéâtre de 500 places), le siège d’Iter va absorber 700 t d’acier et 10 000 m de béton. « Le respect des règles parasismiques et l’utilisation de coffrages minces nous imposent des densités de ferraillage très importantes, jusqu’à 100 kg/m », confirme Jean-Michel Trouce, responsable du chantier de l’Agence Iter France. Il a fallu ancrer solidement le bâtiment dans le sol (400 tirants en acier) et recourir, parti architectural oblige, à une grande variété de bétons.