Première tranche d’un plan d’aménagement d’une ZAC à Alençon qui se poursuivra jusqu’en 2012 (trente deux hectares au total), ce chantier de bassin de rétention des eaux pluviales surprend par son ampleur. En effet, pour éviter tout risque d’inondation en cas de pluie décennale, les responsables se sont donné comme priorité la maîtrise des eaux de pluie provenant des toitures des 27 000 m² de bâtiments, ainsi que celle des eaux de ruissellement des cinq hectares de voiries et parkings. Ainsi, conjointement à un programme de coulée verte assorti de bassins de retenue, un premier bassin de rétention de 3400 m3, enterré sous la voirie, vient d’être réalisé. Pour le maître d’œuvre comme pour le maître d’ouvrage, le choix de la solution technique – canalisation constituée d'éléments fabriqués en béton armé, assemblés par emboîtement mâle-femelle sans tulipe (Moduloval® Bonna Sabla.) – était fondé sur sa pérennité. Plusieurs critères ont été déterminants : très grande résistance physique sous remblais et zone de circulation, possibilité de visite pour la maintenance, autocurabilité, étanchéité, stabilité et garantie. Le procédé retenu sous Avis technique du CSTB répond à l’ensemble de ces critères.
Regard de visite et autocurage
Pas moins de quatre cent soixante-dix modules de 2,65 x 1,50 x 2,40 m de longueur, d’un poids unitaire de 11 tonnes, ont été nécessaires pour assurer à ce premier bassin enterré la capacité de 3400 m3. Les éléments béton de 20 cm d’épaisseur, de forme ellipsoïdale à l’intérieur et octogonale à l’extérieur, ont été disposés en lignes parallèles sur lit de sable dans deux tranchées de 6 m de profondeur. La plus longue mesurait plus de 200 ml, les éléments y sont disposés en quatre bassins de vingt-quatre éléments sur trois rangées parallèles regroupées. Un regard de visite a été installé sur chaque train de modules de façon à fournir un accès direct pour les visites techniques (nettoyage, vérification du bon fonctionnement de l’ouvrage). L’autocurage étant assuré par la forme intérieure incurvée de chaque module. Chaque branchement associé aux eaux pluviales est équipé de séparateurs d’hydrocarbures. Seules les eaux de pluie provenant des toitures sont envoyées directement dans les réservoirs. Les eaux récoltées par ces bassins de rétention sont rejetées dans deux rivières (La Brillante et la Sarthe) avec un débit contrôlé de 5 litres/secondes, soit environ 20m3/h pour éviter tout risque d’inondation en aval par surcharge des cours d’eau.
Joint élastomère à triple lèvre
La mise en œuvre a nécessité l’utilisation d’une grue de 100 tonnes. Equipée d’un bras de 20 m, elle a permis le déchargement des éléments, ainsi que leur pose par emboîtement en fond de tranchée. Sécurisée grâce à la présence de mains de levage et d’ancres de manutention noyées dans le béton, la pose a exigé une grande précision, chaque élément étant assemblé au précédent par emboîtement mâle-femelle sans tulipe. L’étanchéité est assurée par un joint élastomère à triple lèvre intégré aux modules côté about femelle, lors de la fabrication. En raison du poids de la grue et des camions chargés, un chemin bétonné a du être spécialement ménagé pour assurer la circulation sur le chantier. Une fois achevé, l’ensemble de l’ouvrage a été recouvert par 1,50 m de remblais, puis des sous-couches de voirie et de l’enrobé final pour devenir pleinement opérationnel dans sa fonction de parking. Au final, un mois et demi seulement aura été nécessaire pour poser les 470 éléments et respecter le planning fixé.
