Alors que les piles béton poursuivent leur ascension au rythme d'une levée tous les trois jours, soit de 3,73 à 4,00 m selon le type de fûts (simple ou dédoublé), l'assemblage du gigantesque puzzle métallique du tablier vient de démarrer, les premières opérations de soudage ayant débuté fin août. « Pour l'instant, nous entamons le montage des caissons centraux de 4,00 x 4,00 m de section qui formeront l'âme de la structure », explique Jean-Pierre Gerner, le directeur des travaux d'Eiffel. Ces pièces colossales (longues de 12 à 20 m et pesant de 55 à 88 t) sont acheminées par convoi exceptionnel depuis l'usine de Fos-sur-Mer, à une cadence de deux unités par semaine.
Les caissons sont positionnés selon la géométrie finale de l'ouvrage, le contrôle s'effectuant au tachéomètre et au GPS, le soudage des éléments s'effectuant selon des techniques traditionnelles semi-automatiques sous fil fourré, sous gaz (procédé 136) et sans gaz (procédé 114), cette dernière méthode baptisée Innershield étant moins sensible aux aléas de chantier type vent. « Toutes les soudures seront vérifiées à 100 % par un organisme externe , poursuit Jean-Pierre Gerner, les contrôles s'effectuant par ultrasons et magnétoscopie. Côté matériels, l'entreprise a mis des moyens à hauteur de cette structure acier longue de 2460 m, l'ouvrage le plus important que nous ayons jamais réalisé : deux portiques roulants de 30 m de portée, d'une capacité unitaire de 45 t, et une grue mobile de 100 t.» Les 152 caissons du tablier seront assemblés pour 2/3 au sud, sur C8, et pour 1/3 au nord, sur C0, le montage de la première palée métallique provisoire de 12 x 12 m à la base étant prévue pour le 15 octobre. Un planning serré : le premier lançage est programmé pour la fin novembre.
