Quels devraient être les contours de MaPrimeAdapt’, annoncée par le président E. Macron alors en campagne ?
« Ma Prime Adapt’ » est en cours de préparation, les contours restent encore à définir. Mais nous tablons sur des expérimentations en 2023 pour un déploiement massif début 2024. Selon les informations dont je dispose, les personnes de plus de 70 ans devraient être éligibles, tout comme certains types de travaux : la transformation d’une baignoire en douche, la pose d’un monte-escalier, d’un chemin lumineux, l’installation de barres dans la douche.
Comment éviter l’émergence d’entreprises délinquantes, comme cela a pu être le cas avec le lancement d’aides financières dans le secteur de la rénovation énergétique ?
Il y a deux façons de faire. La première consiste à contrôler dossier par dossier, préalable à chaque intervention. Cette méthode poserait un problème de massification. La deuxième méthode, pour laquelle nous militons, repose sur des qualifications (HandiBat et SilverBat, Qualibat, les Pros de l’accessibilité…). Ces formations sont bien conçues mais pas toujours suffisantes, par manque d’expertise spécifique sur les seniors. D’autant que le processus de qualifications peut être long, et que les artisans n’ont pas beaucoup d’appétence pour les certifications. Ainsi, une entreprise peut être qualifiée, sans être un pro de l’accessibilité pour les personnes âgées.
In fine, que proposez-vous ?
Nous avons pris deux initiatives : nous avons créé un le syndicat des professionnels pour le logement des seniors (SPLS). Les statuts sont en cours de dépôt à la préfecture du Rhône. Marc Chaponic, directeur général de l’entreprise Lergon'home, en sera le président. Nous comptons parmi les membres fondateurs : Indépendance Royale donc, mais aussi Easyshower, Kinédo et Dom&vie. Actuellement, une trentaine d’entreprises nous ont rejoint.
Quelles seront les missions de ce nouveau syndicat ?
Le SPLS a vocation à proposer des outils de normalisation. Nous avons d’ores et déjà publié un guide technique pour orchestrer les compétences d’ergothérapie et celles du bâtiment. Ce guide concerne une partie des logements, les sanitaires, parce qu’il s’agit des pièces où les chutes sont les plus fréquentes et les plus dangereuses. Nous avons vocation à développer un guide pour d’autres éléments, comme les monte escaliers, pour compléter ce que nous appelons, un référentiel de normes. Toutes les pièces de la maison seront traitées les unes après les autres. Et nous pouvons tout à fait engager une démarche d’agrément, nous y songeons.
Le SPLS vise aussi à organiser et structurer une profession, celle du logement des seniors. Ce qui était une expertise technique est devenu un sujet de société. Nous avons donc pour mission de communiquer auprès du grand public, qui a le réflexe de faire appel à des assistants de vie, mais pas toujours d’aménager leur logement. Alors que les solutions sont complémentaires !
