C’était il y a tout juste deux ans. Au Mipim 2022, Paris la Défense lançait son appel à projets urbains innovants Empreintes. Ce mardi 12 mars, toujours à Cannes, l’établissement public en a dévoilé les deux derniers lauréats. Objectif : favoriser la mixité programmatique et accélérer sur la décarbonation.
Réversibilité et couture urbaine
En remportant le site Liberté, Quartus fera ses premiers pas dans le plus grand quartier d’affaires européen. Composé de quatre émergences conçues par les agences Baumschlager Eberle Architectes et Itar Architectures, le programme de 17 000 m² comportera deux bâtiments résidentiels et deux autres réversibles. D’un point de vue administratif, cette réversibilité se traduira par le premier permis de construire « sans affectation » à Paris La Défense. Cet ensemble immobilier devrait être achevé « à horizon 2030-2031 ».

Situé en lisière du quartier d’affaires, le projet fera office de couture urbaine. « L’enjeu est ici de créer une liaison douce et apaisée entre deux univers urbains, celui de Paris La Défense et celui plus faubourien de Puteaux », précise Emmanuel Launiau, président de Quartus.
Les failles entre les immeubles accueilleront circulations piétonnes et mobilités douces et accompagneront la montée sur la dalle de La Défense. Sous la houlette de l’urbaniste-paysagiste Wald, ces espaces seront largement végétalisés avec, notamment, une butte boisée à l’ouest.
IGH bas carbone et colline paysagère
Située elle aussi sur la commune de Puteaux, l’emprise Demi-Lune présente des caractéristiques fort différentes. Sur une surface de 1,5 ha avec d’importantes différences de niveaux, le site est ceinturé d’immeubles et encombré d’infrastructures routières. Il aurait dû accueillir la tour Signal, projet de gratte-ciel imaginé par Jean Nouvel abandonné en 2010.

Le projet lauréat, porté par Linkcity et Crédit Agricole Immobilier Corporate et Promotion, consiste donc d’abord à créer un sol, qui prendra la forme d’une « colline paysagère » (paysagistes : Inside Outside). Mais la réponse immobilière de 62 000 m², conçue par l’AUC, XDGA et MM Architectes, se veut à la hauteur du site : en plus de deux immeubles de moyenne hauteur, « le premier IGH bas carbone de France » culminera à 90 m.
Du bureau au logement
Sur une structure poteau-poutre en béton bas carbone prendront place des planchers en CLT. La tour, construite par Bouygues Bâtiment Ile-de-France, atteindra le seuil 2025 de la RE2020. A partir des mêmes principes constructifs, les deux autres immeubles de 50 m, qui flanqueront l’IGH de part et d’autre, atteindront pour leur part le seuil 2028 de la réglementation.
Avec ces projets, La Défense entend se transformer en un quartier plus seulement dédié aux bureaux mais accueillant davantage de commerces et de logements, notamment étudiants. « Ça doit être l'occasion de prouver qu'on a compris qu'on était vraiment, cette fois, dans une nouvelle génération de projets à La Défense », a soutenu Pierre-Yves Guice, directeur général de Paris La Défense.