Autodesk University 2020 : rachat, partenariat et développement

Entre acquisition de Spacemaker, accord avec Schneider Electric et nouvelle solution conçue en interne, l'éditeur n'a pas manqué de sujets à aborder. Retour détaillé sur les annonces marquantes de cet événement.  

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Extrait du logiciel Spacemaker, racheté par Autodesk en 2020.

La nouvelle qui a marqué Autodesk University en 2020 est sans conteste celle du rachat de la société norvégienne Spacemaker pour 240 millions de dollars. « A titre de comparaison, le rachat de Revit en 2002 était de 133 millions de dollars », rappelle Nicolas Mangon, vice-président en charge de la stratégie et du marketing pour les secteurs de l’architecture, de l’ingénierie et de la construction.

Conçue pour les architectes, les promoteurs et les aménageurs, la plateforme Spacemaker permet d’étudier la faisabilité d’un projet dès l’acquisition d’un terrain. « Les données utilisées appartiennent à l’IGN pour l’environnement du site, la nature du terrain, les constructions voisines… », commence Jean-Baptiste Watine, directeur du développement de Spacemaker. « La plateforme prend aussi en compte les données open source disponibles sur les vents dominants et l’ensoleillement, tandis que celles relatives à l’acoustique ou au Plan local d’urbanisme (PLU) peuvent être paramétrées par chaque utilisateur », poursuit-il.

Simuler les îlots de chaleur urbain à l'avenir

A partir de ces éléments et du programme envisagé, la plateforme utilise le « generative design » pour produire une centaine de propositions en quelques minutes. « L’utilisateur peut alors choisir parmi ces projets, figer une partie des possibilités et l’affiner avec une conception manuelle sur une partie du site », illustre le directeur du développement.

Les prochains développements actuellement testés en Norvège permettront de simuler les îlots de chaleur urbains et l’écoulement des eaux de pluie. « Le rachat par Autodesk va justement nous permettre d’accélérer ces projets et de nous développer davantage à l’international », précise Jean-Baptiste Watine.

En France, l’agence Valode et Pistre, via sa filiale VP BIM, teste la solution depuis plusieurs mois. « Nous avons choisi de travailler en parallèle de l’équipe de projet classique pour répondre à un concours », se souvient Annalisa De Maestri, directrice de VP BIM. « Alors que le parti pris architectural initial de densifier la parcelle a changé radicalement après deux jours de travail – nous devions ajouter une voie verte au centre du projet - , nous avons réussi à le livrer dans les temps », détaille-t-elle.

Développer un BIM dédié aux réseaux électriques

Autre annonce lors d’Autodesk University : « nous travaillons maintenant avec Schneider Electric afin de développer un Building information modeling (BIM) dédié aux réseaux électriques », indique Nicolas Mangon.

Marc Nezet, vice-président senior en charge de la transformation des logiciels dans la branche management de l’énergie de Schneider Electric, détaille : « la conception numérique du lot électricité apparaît globalement en retard par rapport à d’autres lots de la construction. Cela tient aux grandes différences nationales et souvent même régionales. D’un pays à l’autre, le contexte réglementaire, mais aussi les équipements et le matériel sont très différents. »

Le partenariat entre les deux groupes doit justement permettre de développer une nouvelle solution qui sera intégrée à Revit. « Nous misons d’abord sur une librairie très complète d’objets BIM qui comprendra en particulier les matériels nécessaires auxinfrastructures de recharge des véhicules électriques, mais aussi pour l’auto-consommation, l’auto-génération et le stockage d’énergie », poursuit-il.

Deux autres développements sont également prévus, qui feront cette fois appel à l’intelligence artificielle (IA) ou au « machine learning ». Il s’agira d’intégrer au logiciel les différentes réglementations et standards des pays « de façon à ce que le programme puisse proposer des solutions techniques qui tiennent compte des contextes locaux. Cela servira à prendre des décisions en fonction des tarifs les plus intéressants.

L’autre usage de l’IA s’effectuera à l’échelle du projet avec l’affectation des fonctionnalités d’une pièce. « Lorsqu’une salle sera taguée comme salle de réunion, le programme proposera automatiquement une implantation de luminaires adaptée et les chemins de câbles ad hoc, par exemple », continue Marc Nezet. Ces développements devraient être présentés d’ici un an, lors de la prochaine édition d’Autodesk University.

Enfin, l’éditeur de logiciels a également présenté le résultat de ses développements internes avec la solution Tandem. Il s’agit d’un jumeau numérique dédié à la maintenance des bâtiments pour les maîtres d'ouvrages. La version béta du système sera disponible le 1er février. Une date unique pour tous les pays. 

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