Au sud de Nancy, Novacarb engage la transition énergétique de tout un bassin industriel

La première pierre de la centrale biomasse du site Novacarb le 27 février à Laneuveville-devant-Nancy (Meurthe-et-Moselle) marque le point de départ de la transition énergétique d’un bassin de chimie industrielle. 340 millions d’euros sont mobilisés sur deux sites producteurs de soude.

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Pose de la première pierre du projet de cogénération biomasse de Novacarb à Laneuveville-devant-Nancy (Meurthe-et-Moselle)
La première pierre du projet de cogénération biomasse de Novacarb garantit la pérennité de plus de 300 emplois directs et 900 indirects.

La sortie de l’ère du « tout charbon » a un prix. Celui-ci atteint 340 millions d’euros au total, pour les sites Novacarb (groupe Seqens) et Solvay qui synthétisent du carbonate et bicarbonate de soude au sud de l’agglomération nancéienne, à partir de sel et de calcaire.

Ce 27 février, la pose de la première pierre de la centrale biomasse de Novacarb à Laneuveville-devant-Nancy (Meurthe-et-Moselle), marque le point de départ de la transition énergétique de tout un bassin de chimie industrielle.

L’événement, synonyme de pérennité des installations, a été célébré en présence de Gildas Barreyre, directeur énergie de Seqens, Yann Nussbaum, directeur industrie des procédés d’Engie Solutions, Frédéric Louis, directeur du site Novacarb, Jean-François Husson, sénateur et André Rossinot, président du Grand Nancy.

« Le remplacement de deux chaudières au charbon par une installation alimentée en déchets de bois et traverses de chemin de fer abaissera nos émissions CO2 de 150 000 tonnes par an », se félicite Frédéric Louis, le directeur du site Novacarb qui emploie 315 salariés.

Porté en partenariat avec Engie Solutions, l’investissement de 80 millions d’euros a été lauréat le 13 décembre dernier de l’appel à projet de la Commission de régulation de l’énergie CRE 5.3, pour le développement de la cogénération biomasse.

La mise en service de l’installation (67 mégawatts thermiques et 14,5 mégawatts électriques) à l’horizon 2022 devrait s’accompagner de la création d’une centaine d’emplois.

Soudière Novacarb à Laneuveville-devant-Nancy
Soudière Novacarb à Laneuveville-devant-Nancy Soudière Novacarb à Laneuveville-devant-Nancy

 La soudière Novacarb à Laneuveville-devant-Nancy aura arrêté ses six chaudières au charbon à l’horizon 2024.

Combustibles solides de récupération

L’abandon impératif du charbon pousse Seqens-Novacarb à aller encore plus loin, car comme l’explique Gildas Barreyre, directeur énergie de Seqens, « les fluctuations des cours de cette matière première conjuguées à la hausse de la fiscalité carbone ont coûté dix millions d’euros au site depuis 2018 ».

Aussi le groupe a-t-il engagé l’an passé un projet destiné à remplacer ses deux ultimes chaudières au charbon d’ici 2024. La solution imaginée avec Suez et Engie Solutions repose cette fois sur des combustibles solides de récupération (CSR), autrement dit la fraction non recyclable des déchets des entreprises.

Le dossier lauréat de l’appel à projet Energie CSR lancé le 13 septembre 2019 par l’Ademe, est actuellement au stade de l’avant-projet sommaire. Il impliquera la construction sur le site Novacarb d’un centre de traitement des déchets et d’une nouvelle chaudière pour un total de 80 millions d’euros.

Site Solvay de Dombasle (Meurthe-et-Moselle)
Site Solvay de Dombasle (Meurthe-et-Moselle) Site Solvay de Dombasle (Meurthe-et-Moselle)

 Solvay prévoit la mise en service, sur son site de Dombasle (Meurthe-et-Moselle), d’une centrale de cogénération alimentée à partir de la fraction non recyclable des déchets des entreprises.

A six kilomètres de là, le belge Solvay porte avec Veolia un projet similaire de 180 millions d’euros d’investissement pour sa soudière de Dombasle-sur-Meurthe (Meurthe-et-Moselle) où il emploie 320 personnes.

Les deux partenaires ont déposé le 13 février dernier leur demande d’autorisation d’exploiter une centrale de cogénération alimentée exclusivement à partir de CSR. Les 350 000 tonnes par an nécessaires au fonctionnement de cette unité de 181 mégawatts thermiques et 17,5 mégawatts électriques devraient être puisées dans le Grand Est, en Bourgogne-Franche-Comté et en Ile-de-France.

« Les nouveaux objectifs des plans régionaux de prévention et de gestion des déchets devraient conduire à améliorer la valorisation matière des déchets, ce qui augmentera mécaniquement le gisement de CSR », calcule Jérôme Auffret, directeur des projets énergies, recyclage et valorisation des déchets chez Veolia.

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