Ce sont des patrons d’organismes HLM « à la croisée des chemins » - selon l’expression de Marianne Louis, directrice générale (DG) de l’Union sociale pour l’habitat (USH) – qui se réuniront du 24 au 26 septembre 2019 au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris dans le cadre du Congrès HLM. Une thématique les animera : « le modèle français ».
« La question arrive suffisamment à maturité pour être posée, développe la DG, qui entrevoie différents chemins. Au fil des alternances politiques, il pouvait y avoir des débats sur le secteur HLM, l’accélération ou le ralentissement de la construction du logement social, mais nous n’avions pas le sentiment que le modèle HLM lui-même pouvait être remis en cause. » Avec les dernière mesures budgétaires, qui permettront au gouvernement de réaliser un peu plus de 6mds d’euros d’économies sur la période 2017-2020 (baisse des APL et désindexation de l’inflation, suppression de l’APL accession et prochainement, contemporanisation des aides au logement), le message a bien été reçu.
Tensions à venir
Edouard Philippe a été invité à clôturer le congrès le jeudi 26 septembre, mais il semblerait que le cabinet du Premier ministre « étudie toujours la demande ». Julien Denormandie, ministre du Logement et Annick Girardin, ministre des Outre-mer, ont déjà répondu présents. Et preuve que le mouvement HLM fait de la résistance : ni Bruno Le Maire ni Gérald Darmanin n’ont été invités au Congrès, alors que les acteurs de l’immobilier sont nombreux à se plaindre que la politique du logement soit guidée par le prisme budgétaire, et donc confiée de plus en plus aux locataires de Bercy. « Nous ne l’avons jamais fait, les inviter, ce serait accréditer le fait que la politique du logement se fasse à Bercy », répond Marianne Louis.
Pourtant, le Congrès HLM sera rythmé par la présentation de la loi de finances pour 2020, le vendredi 27 septembre. « Nous veillerons à ce que les conditions de la clause de revoyure que nous avons signé au premier semestre soit retranscris. Nous saurons alors si nous nous inscrivons avec le gouvernement dans une relation de confiance ou si nous risquons une nouvelle fois de faire l’objet de coups de rabots », décrypte la DG, qui souhaite travailler avec les parlementaires lors des débats sur le retour des APL Accession et le maintien des aides à l’accession dans les zones détendues (B2 et C).
Enfin, une autre menace budgétaire plane sur le secteur, comme l’intégration de l’APL au Revenu universel d’activité. Selon l’USH, la fonte de différentes aides dans le RUA pourrait faire baisser à terme le volume d’aides octroyées. Or, 2,3 millions de ménages locataires du parc social bénéficient d’une aide personnelle au logement, soit près d’un quart des foyers logés.