Depuis le nouveau rooftop paysager de 700 m2 créé en toiture, pourra-t-on suivre le passage des satellites dans le ciel parisien ? Situé au 2 place Maurice-Quentin dans le premier arrondissement de Paris, juste à proximité Forum des Halles, le siège du Centre national d’études spatiales (Cnes) amorce une rénovation en profondeur dont le coût global avoisine les 20 millions d’euros HT.
Ces travaux, qui ont démarré en septembre 2024 pour une durée de vingt mois, sont menés dans le cadre d’un marché de conception-réalisation par un groupement piloté par le promoteur GA Smart Building comprenant l’agence d’architecture SK&Associés, le bureau d’études Artelia et l’acousticien Gamba. Ils portent sur la transformation intérieure de ce bâtiment post-moderne de 9 200 m2 datant du début des années 1980 doublée d’une amélioration de ses performances énergétiques.

Le siège du Cnes est installé immédiatement au sud du Forum des Halles, dans le premier arrondissement de Paris. © SK&Associés
Paris ou banlieue ?
Si un déménagement en banlieue fut un temps envisagé pour réaliser des économies de loyer, le Cnes a finalement trouvé une solution permettant de maintenir son siège dans ce site emblématique. L’agence spatiale a négocié avec la foncière Gecina, propriétaire des locaux, un nouveau bail de plus de 20 ans assorti d’une substantielle baisse de loyer, le situant aux alentours de 400 euros/m2, à condition de mener à ses frais cette nécessaire rénovation. Le Cnes souhaitait conserver cette adresse pour plusieurs raisons. Cette localisation centrale bien desservie en transports en commun facilite les liaisons avec les ministères, avec l’Agence spatiale européenne et avec son établissement Paris-Daumesnil dédié aux systèmes de lancement. Le site est aussi plébiscité par une large majorité de ses 180 salariés et offre à l’institution une visibilité stratégique, à quelques mètres de l’une des entrées les plus fréquentées du Forum des Halles.
Rationalisation des espaces et flex office
En mars 2026, les équipes du siège réintègreront des locaux entièrement réaménagés en flex office. Rationalisation oblige, le Cnes n’occupera plus que les deux derniers étages (3 500 m2), au lieu de cinq auparavant. Les trois niveaux inférieurs accueilleront plusieurs organismes étatiques liés aux activités spatiales, ainsi qu’un incubateur de start-up spécialisées dans le domaine.
Au-delà des enjeux d’amélioration de performance énergétique (passage d’une étiquette E à B grâce à une isolation par l’intérieur et au changement des menuiseries), l’essentiel des travaux se concentre sur l’aménagement interne. L’aspect extérieur de l’édifice ne change quasiment pas : la pierre de façade et la modénature d’origine sont conservées, seule l’entrée est repensée pour gagner en visibilité.
Ramener la lumière au cœur des plateaux
« L’une des gageures était de ramener la lumière naturelle au cœur des plateaux, explique Eric Benyahia de l’agence SK&Associés Architectes. De plus en plus cloisonnés au fil d’aménagements successifs, les anciens bureaux étaient devenus très sombres. Nous avons redessiné des espaces libres, modulables et lumineux s’organisant autour du patio central. Pour retrouver un peu de hauteur de plafond, nous avons laissé apparents les éléments techniques. »
Peintures et moquettes recyclées
Ce projet, qui a déjà obtenu une certification HQE niveau excellent en phase conception, se veut exemplaire sur le plan environnemental : raccordement au chauffage urbain pour la production de chaleur et de fraîcheur, utilisation de peintures et moquettes recyclées, implantation de sondes mesurant la qualité d’air, etc.
Dans ces locaux certes plus étroits mais modernisés et bien plus lumineux, le Cnes s’apprête à entamer deux nouvelles décades d’aventures spatiales.