10 ans ça suffit. Sans rancune malgré les épreuves, Vincent Roger, président, et Laurent Beyron, directeur général, ont signé le rachat d’Atelier Villes & Paysages, le 14 décembre dernier. En 2008, quand le fondateur Jean-Marc Bouillon avait vendu l’Atelier du paysage au groupe Egis, filiale de la Caisse des dépôts, l’entreprise employait plus de 100 personnes, au lieu de 18 aujourd’hui. Elle avait atteint son point culminant en 2011, avec 118 salariés répartis sur 11 sites.
Expérience et enthousiasme
Vincent Roger qualifie le nouveau format de « dimensionnant », pour compter dans la conception paysagère française. Un tiers d’anciens et une majorité de jeunes combinent l’expérience et l’enthousiasme. Lyon permet de rayonner sur tout le pays, avec un œil sur la Suisse. Issue de l’équipe de Richez & Associés, l’architecte Maud Leforestier ouvre les portes de Paris à Villes & Paysages, qui annonce un chiffre d’affaires de 2,8 millions d’euros en 2018.
Le domaine du transport reste un socle majeur, qui pèse un tiers de l’activité. « Notre appartenance à Egis nous avait éloignés de grands ingénieristes comme Ingérop ou Systra », rappelle Vincent Roger, heureux de lever cet obstacle. L’expertise en transport urbain remonte aux deux premières décennies : l’Atelier du Paysage a conduit l’insertion du tram-train mulhousien, dans les années 2000.
Socle intermodal

Villes & Paysages garde un pied dans le Grand Paris, comme l'a montré en 2018 la livraison de la place Hérold, à Courbevoie (Hauts de Seine).
Toujours dans les tramways à Nice, Montpellier, Odense (Dannemark) ou Birmingham (Royaume-Uni), l’équipe a pris le virage des bus à haut niveau de service à Quimper et Saint-Brieuc, ou celui des pôles multimodaux à Vichy. « Sur la place Charpennes qui symbolise le système intermodal lyonnais, le nouveau siège de l’entreprise ne doit rien au hasard », souligne le président.
Plus que dans les transports, l’héritage d’Egis se traduit dans les schémas directeurs de grands projets urbains, du Qatar au Bénin. Les missions complètes de maîtrise d’œuvre d’espaces publics alimentent également l’équipe, comme le montrent la livraison récente de la place Hérold à Courbevoie (Hauts-de-Seine) ou le chantier du parc urbain de Novaciéries à Saint-Etienne (Loire). Mais pour expliquer sa motivation intacte, le président oublie les références prestigieuses pour insister sur le sens du métier : « Moins d’argent, cela oblige à partir des usages, et non d’un decorum, pour aboutir à des projets co-construits ».