La gouvernance d’Artelia vient de changer. Comment s’organise le groupe désormais ?
Depuis 2014, 97 % du capital était déjà détenu par les managers et les salariés du groupe. Notre partenaire financier est désormais sorti du capital et cette transmission actionnariale permet aujourd’hui aux collaborateurs d’être actionnaires du groupe, soit en direct, soit au travers d’un fonds commun de placement d’entreprise (FCPE).
La gouvernance repose sur trois piliers : une assemblée générale qui rassemble plus de 660 managers et salariés, un conseil d’administration largement renouvelé qui compte treize membres, dont cinq femmes. Je tiens à souligner qu’il compte également cinq personnalités extérieures au groupe, une ouverture indispensable à nos yeux. Enfin, en devenant président exécutif [il était auparavant directeur général d’Artelia, ndlr], j’ai en charge le pilotage opérationnel du groupe.
Sur quelles bases s’appuie cette nouvelle organisation ?
Artelia est un groupe indépendant et solide. Nous comptons 5000 collaborateurs à travers 30 pays. Nous avons réalisés en 2018 un chiffre d’affaires de 550,5 millions d’euros, en hausse de 13,6 % grâce à une opération de croissance externe. Le résultat d’exploitation était alors de 22,4 millions d’euros, soit une hausse de 18 % par rapport à 2017. Nous tablons toujours sur une progression du chiffre d’affaires cette année, elle sera moins forte que l’année dernière.
Côté répartition des activités, nos trois grands secteurs historiques demeurent le bâtiment (40 % du CA), les infrastructures (40 % du CA) et l’industrie (20 % du CA). L’international représente 30 % de notre activité. Nous sommes présents en Europe essentiellement, mais aussi en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie. Notre activité sur le continent américain reste réduite.
"Etre plus présent à l'international"
Quelles sont vos ambitions ?
Nous souhaitons bien entendu conforter notre position en France. Mais l’autre enjeu réside bien dans l’international où nous souhaitons être plus présents. Notre organisation, en particulier la séparation des rôles entre président et directeur général, s'inspire du modèle anglo-saxon et va dans ce sens. L’objectif est d’équilibrer les activités entre la France et l’international. Dans un premier temps, le groupe vise de réaliser 40 % de son chiffre d’affaires à l’étranger.
Nous sommes en recherche actives de sociétés à intégrer, en priorité en Europe ou dans les pays de l’OCDE. Il peut s’agir d’entreprises de taille significatives aux activités pluridisciplinaires comme nous. Ou d’entités plus petites dont l’activité sera complémentaire à la nôtre ou qui viendraient compléter notre présence à l’international en étant déjà installées dans un pays où nous ne sommes pas présents pour le moment.
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Comment percevez-vous l’arrivée du numérique dans la construction ?
Le digital est en train de transformer massivement nos métiers. Cela s’est accéléré avec l’arrivée du Building information modeling (BIM) il y a une dizaine d'années. Tous nos projets de bâtiments sont d’ailleurs conçus avec la maquette numérique.
Mais le réel enjeu du numérique réside dans les nouveaux services que nous pouvons proposer à partir de ces technologies. Nous avons par exemple mis au point un outil dédié à la coordination et au suivi des opérations pour la Solidéo qui assure justement la coordination des missions de vingt maîtres d’ouvrages en vue des JO 2024.
Nous avons également investi dans plusieurs start-up : Openergy qui calcule la performance énergétique des bâtiments ou Open Ocean qui fournit des analyses des conditions marines en tout point du globe en quelques minutes.