ArcelorMittal retarde son projet d'acier décarboné à Dunkerque

Le projet qui consiste à construire deux fours électriques et une unité de réduction directe du fer, première étape pour produire l'acier décarboné, a été chiffré à 1,8  Md€, comprenant une aide de l'Etat pouvant aller jusqu'à 850 M€. Selon le journal l'Usine Nouvelle qui a révélé l'information samedi 23 novembre, « le groupe demande désormais des mesures de protection de l'acier européen de la part de la Commission européenne avant d'engager tout investissement de ce type en Europe ». 

Arcelor Dunkerque
Arcelor Dunkerque

Le sidérurgiste ArcelorMittal a décidé de retarder son projet massif d'acier décarboné sur son site de Dunkerque (Nord), a indiqué samedi 23 novembre le ministre délégué chargé de l'Industrie. « La sidérurgie européenne est actuellement en crise, avec un niveau de demande et de prix de l'acier atteignant un bas historique. Ce contexte explique la décision d'ArcelorMittal de reporter son investissement dans la décarbonation du site de Dunkerque, qui ne tourne actuellement pas à pleine capacité », a affirmé Marc Ferracci, dans une déclaration transmise à l'AFP.

Selon le journal l'Usine Nouvelle qui a révélé l'information, « le groupe demande désormais des mesures de protection de l'acier européen de la part de la Commission européenne avant d'engager tout investissement de ce type en Europe ».

Contacté par l'AFP, ArcelorMittal n'a pas réagi dans l'immédiat.

Emblématique des efforts de cette industrie pour réduire son empreinte carbone, le projet d'ArcelorMittal à Dunkerque a été chiffré à 1,8 milliard d'euros, comprenant une aide de l'Etat pouvant aller jusqu'à 850 millions d'euros. Il s'agit de construire deux fours électriques et une unité de réduction directe du fer, première étape pour produire l'acier décarboné.

Le ministre délégué a assuré que « l'Etat français travaille, notamment avec les autres pays européens, pour rétablir des règles équitables face à la concurrence internationale ».

Les syndicats inquiets

Gaëtan Lecocq, secrétaire général de la CGT à Arcelor Dunkerque et élu au CSE de Dunkerque, a évoqué « un scénario noir », sans être en mesure de confirmer les projets éventuels de la direction. « Avec les engagements liés à la COP21, on doit réduire nos émissions de CO2 d'un tiers d'ici 2030. Si on ne tient pas ces engagements, dans le meilleur des cas,  Arcelor supprime toute la filière fonte, qui représente la moitié de l'usine (...). Le scénario le plus pessimiste, qu'on redoute, c'est la fermeture de l'usine », a déclaré le syndicaliste à l'AFP. Arcelor Dunkerque, c'est « le plus haut fourneau d'Europe, 3200 CDI directs, entre 8000 et 9000 en comptant les emplois indirects. Une famille sur cinq du Dunkerquois travaille directement ou indirectement pour ArcelorMittal », a-t-il insisté. « Pour l'instant, on met la pression sur les politiques pour qu'ils agissent, on ne va pas se laisser crever comme ça (...) on est le premier syndicat de la métallurgie en France, on sait se battre. Dès que les annonces vont tomber, on sera prêts », a-t-il promis.

Abonnés
Baromètre de la construction
Retrouvez au même endroit tous les chiffres pour appréhender le marché de la construction d’aujourd'hui
Je découvreOpens in new window
Newsletter Week-End
Nos journalistes sélectionnent pour vous les articles essentiels de votre secteur.
Les services Le Moniteur
La solution en ligne pour bien construire !
L'expertise juridique des Éditions du Moniteur
Trouvez des fournisseurs du BTP !