ALVAR AALTO, OU L'ART DE LA SYNTHÈSE

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Peu d'architectes du XXe siècle auront été - et continuent d'être -aussi fédérateurs que le maître finlandais. Que ce soit pour son architecture ou son design, son goût de la nature ou l'humanisme qui transparaît avec vérité dans ses œuvres, tout le monde aime Alvar Aalto. Trente ans après la dernière rétrospective française, la Cité de l'architecture et du patrimoine présente une exposition du Vitra Design Museum et de la fondation Alvar Aalto. Réjouissante par la richesse des 150 œuvres exposées (maquettes, dessins, mobilier, photographies historiques et contemporaines), elle a le double mérite de pointer les liens du créateur avec la France et ses relations avec l'art. Car si l'analogie de ses formes libres avec les contours du paysage finlandais et son rapport à l'univers naturel ont été maintes fois soulignés, on sait moins que cette inspiration organique s'est nourrie du contact avec l'avant-garde artistique de l'époque. Aalto a notamment été très lié à Léger, Arp, Calder ou Moholy-Nagy.

Suivant un fil chronologique, l'exposition jalonne cinquante années d'activité, depuis les premiers projets finlandais des années 1920 - dont l'église de Toivakka et son candélabre aux feuilles végétales stylisées - jusqu'au développement international de l'agence. Tandis que le sanatorium de Paimio (1929-1933) et le pavillon finlandais de l'Exposition universelle de New York (1939), entre autres, le placent au premier plan de la scène architecturale moderne, Aalto creuse une voie originale, conciliant principes fonctionnalistes et aspirations humanistes. Pendant français de la villa Mairea (1938-1939), la maison Louis-Carré (1956-1959 et 1961-1963) occupe une place de choix, considérée comme une réalisation phare de la maturité. Il s'agit d'une œuvre d'art totale comprenant des aménagements intérieurs et du mobilier, des luminaires et même des poignées de portes dessinées par Aalto. L'architecte, qui a conçu des pièces uniques pour l'intérieur de nombre de ses réalisations, s'est également lancé dans la production en série, allant jusqu'à en contrôler la commercialisation avec la création de la société Artek, en 1935. Et si ses meubles et ses lampes, sans oublier son célèbre vase Savoy (1936) ont largement contribué à sa renommée mondiale, il est rare d'avoir l'occasion d'admirer autant de pièces historiques, dont les premiers modèles issus de la collection Vitra. Son sens exceptionnel du quotidien prend ici toute sa mesure et en sortant de l'exposition, on a juste une envie : filer à Bazoches-sur-Guyonne (Yvelines) visiter la maison Louis-Carré, afin d'éprouver in situ l'art de la synthèse architecturale du maître.

ALVAR AALTO. ARCHITECTE ET DESIGNER Cité de l'architecture et du patrimoine, Paris Jusqu'au 1er juillet 2018

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