Alain Sarfati, son architecte, aurait aimé qu'il porte le nom de... Caméléon, plus évocateur de sa polyvalence d'usage. Mais, c'est finalement celui de Scarabée qui aura été retenu pour cet "espace multifonctionnel à vocation économique, événementielle et culturelle", tel que le présente son maître d'ouvrage, la communauté d'agglomération du Grand Roanne (Loire). Implanté à Riorges, le Scarabée (103 m x 21 m) est une salle principalement dédiée à la musique amplifiée, qui peut accueillir jusqu'à 5500 spectateurs en configuration de jauge maximale.
L'édifice hybride plusieurs matériaux de construction. Le béton, qui constitue la coque principale, est utilisé pour ses qualités d'isolation acoustique vis-à-vis de l'extérieur. L'acier, lui, est mobilisé pour le franchissement des grandes portées intérieures et le gril de la salle, ainsi que pour la structure galvanisée qui supporte l'enveloppe extérieure en... "Sarfatium", comme s'amuse à la présenter son architecte.
Double peau
D'une hauteur de 21 mètres, cette carapace plissée en tôle d'aluminium dorée, perforée par endroit, confère au Scarabée sa signature et son caractère distinctif. "J'ai toujours eu une fascination pour les plissés, les drapés, et l'usage qu'en a fait Alvar Aalto", précise Alain Sarfati en évoquant le grand maître finlandais (1898-1976). Loin d'être purement gratuite, la double peau ainsi crée fonctionne en hiver comme une protection thermique supplémentaire avec réduction de l'effet de paroi froide (et économie d'énergie à la clef).
En été, sa configuration géométrique élancée, ouverte en haut et en bas, et resserrée en partie supérieure, lui permet de favoriser le tirage thermique par convection naturelle, sans systèmes actifs consommateurs d'électricité. Cette sur-ventilation diurne et nocturne permet une amélioration sensible du confort d'été en emmagasinant la fraîcheur de la nuit pour la restituer le lendemain.
Enfin, la façade sud-ouest du bâtiment, la plus exposée au rayonnement solaire, reçoit 300 m2 de panneaux photovoltaïques disposés au-dessus de l'accès logistique destiné aux semi-remorques des tournées musicales. Des panneaux photovoltaïques pour faire du Scarabée un insecte écologiquement correct...
A noter qu'un reportage complet sur cette opération est à paraître dans "Le Moniteur des Travaux Publics et du Bâtiment" daté du 29 mai 2009.
