Le fabricant de béton cellulaire, le groupe allemand Ytong, s'installe à Château-Thierry, dans le sud de l'Aisne. « Nous fournirons ainsi plus facilement les deux plus importants marchés français, l'Ile-de-France et le Nord - Pas-de-Calais », explique André Ruffenach, gérant d'Ytong France. S'il dispose déjà d'une unité de fabrication dans l'Isère, elle est saturée, et la deuxième usine devrait permettre de livrer le nord du pays en baissant légèrement les prix. En effet, en dépit de leur poids, ces blocs de béton viennent actuellement d'Allemagne.
L'usine de Château-Thierry va doubler la capacité de production d'Ytong sur le territoire. Annoncée il y a deux ans, la décision d'implantation a été retardée par la crise, mais le groupe qui disposait de 158 millions de marks de cash flow fin 1994 a les moyens d'investir. II n'a d'ailleurs jamais revendu la carrière de sable qu'il a acquise sur les bords de Marne pour assurer la qualité de sa production. Ytong France considère que le marché du nord du pays est appelé à monter en puissance rapidement, comme cela été le cas en Belgique et en Hollande. « La livraison directe va donner le petit coup d'accélérateur indispensable ».
Le fabricant table notamment sur la bonne tenue du marché de la maison individuelle. Alors que la technique du béton cellulaire reste confidentielle en France (1,5 % du marché). Ytong va engager une opération de marketing pour faire connaître son produit qui « permet à la fois de construire et d'isoler une maison sans dépenser davantage ». Reste la question de la pose, mal maîtrisée dans certaines entreprises. La formation des maçons risque de prendre un peu de temps.
« Il nous suffit de 1 % supplémentaire du marché français pour rentabiliser la construction de la nouvelle usine », déclare André Ruffenach qui compte, en plus, sur la bonne position de Château-Thierry - à une demi-heure de Paris et reliée au nord et à l'est de la France par les autoroutes - pour gagner son pari.