A Montaudran, la mutation urbaine bat son plein. Le quartier, bien connu des Toulousains pour son aérodrome qui a vu les premiers vols de l'Aéropostale et qui accueillit aussi, jusqu'en 2003, les avions de ligne d'Air France pour leurs visites de maintenance, s'apprête à devenir un nouveau territoire de mixité urbaine. Renommé Toulouse Aerospace, le futur quartier est porté par Oppidea, la SEM de Toulouse Métropole, dans le cadre d'une ZAC de 56 hectares. L'aménagement urbain a été confié à l'urbaniste David Mangin (agence Seura), de part et d'autre de l'ancienne piste de l'Aéropostale, longue de 1,8 km, qui a été conservée en l'état.
La piste, colonne vertébrale du projet. « La parcelle était contrainte, prise en enclave entre une voie ferrée et l'autoroute avec, au centre, cette piste, véritable patrimoine à valoriser, décrit Flavien Kukwisz, chef de projet auprès de David Mangin. Le parti pris a donc été de créer des lieux et des séquences le long de cette piste, qui devient la colonne vertébrale du projet. » Le quartier mixte, dédié aux filières aéronautique, espace et systèmes embarqués, sera desservi par la troisième ligne de métro et comptera à terme 190 000 m2 de bureaux et d'activités tertiaires, 20 000 m2 de commerces, un hôtel, un cinéma, 80 000 m2 d'habitat, des espaces dédiés à la culture avec Piste des géants, comprenant la Halle de la machine - récemment inaugurée -, l'Envol des pionniers et les Jardins de la ligne.
Pour faire le lien entre les espaces culturels au nord et les lieux dédiés au tertiaire et à la recherche au sud, la place centrale sort actuellement de terre. C'est ici que s'articuleront logements, commerces et services. En 2015, Oppidea a vendu 70 000 m2 de droits à construire au promoteur Altarea Cogedim afin qu'il aménage cet espace mixte directement connecté à l'ancienne piste. « Nous avons l'habitude de ce genre de projets, assurait Alain Taravella, le P-DG de Cogedim, présent à Toulouse lors du coup d'envoi du chantier en septembre dernier. Nous en menons une dizaine en France actuellement. Le coût des travaux s'élève ici à 100 M€. »
Plusieurs « premières pierres » ont été posées simultanément, et la construction de quatre immeubles, représentant 800 logements, est actuellement en cours. « Pour qu'un quartier soit vivant, il faut que tout fonctionne en même temps, nous avons donc fait le choix d'un lancement global du chantier », justifie Flavien Kukwisz. Au programme notamment, la fameuse tour de 17 étages, dessinée par David Mangin, en bordure de la place, qui comptera à terme 77 logements en accession. « Cet immeuble de 50 m de hauteur, à la façade de briques gris perle d'aspect très contemporain, sera équipé d'un toit-terrasse avec piscine. Il agira comme un belvédère sur la ville et viendra compenser le mouvement horizontal du tarmac », décrypte l'urbaniste. A venir également, un îlot de trois bâtiments dessiné par l'architecte Jean-Paul Viguier, avec 144 logements dotés de toits-terrasses suspendus. Les premiers habitants emménageront en 2020.