Baptisé « Lise Enjalbert », en hommage à cette scientifique toulousaine de renom, professeure de virologie et première femme présidente de l’académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, le 5ème et dernier tunnelier de la ligne C du métro toulousain est officiellement entré en action ce 20 décembre. Il creusera jusqu’en 2026, les 4,2 km qui séparent les stations Ponts-Jumeaux et Saint-Martin du Touch, et passera en bout des pistes de l’aéroport Toulouse Blagnac. Ce tronçon fait partie du lot 2 remporté par le groupement Eiffage-NGE.
Pour ce chantier, la major avait préalablement reconditionné trois tunneliers (dont le « Lise Enjalbert ») sur son atelier de Thieux en Ile-de-France. « La principale modification a concerné la réduction d’une vingtaine de cm du diamètre de la roue de coupe, pour l’adapter au chantier toulousain », décrit Michaël Bibies, directeur exploitation pour Eiffage génie civil.
Tunnelier installé par étape
Pour mettre ce tunnelier en action, les équipes de Tisséo ingénierie, maître d’ouvrage et du groupement Eiffage génie civil-NGE, ont aussi dû composer avec un espace particulièrement contraint. « Comme les autres tunneliers, le « Lise Enjalbert » mesure 100 m de long, mais en raison d’un accès étroit au niveau de la future station des ponts jumeaux, nous l’avons positionné en deux fois », indique Julien Isnard, adjoint au directeur des grands projets pour Tisséo ingénierie. Pour commencer la tête et les éléments qui constituent l’avant du tunnelier, ont été positionnés avec une seule remorque, puis nous ajouterons les autres au fur et à mesure. Il ne fonctionnera dans ses pleines capacités qu'à partir de février prochain environ », précise l’ingénieur.
Un convoyeur de 500 m de long
La configuration des abords de la station et le manque de place en surface, ont par ailleurs obligé à la construction d’un convoyeur extérieur, situé en hauteur au-dessus des voies de circulation urbaine. « Il permet d’évacuer les déblais dans des casiers positionnés à plus de 500 m du chantier, ce qui a constitué une contrainte technique supplémentaire car normalement ces casiers, dans lesquels on caractérise les déblais, se trouvent à proximité immédiate des travaux », pointe Jean-Jacques Laporte, directeur grand projets pour Tisséo Ingénierie.
Pendant toute la durée du percement, les cinq tunneliers progressent en moyenne de 250 m/mois, dans un terrain qui ne présente pas de difficulté particulière. « C’est de la molasse, une sorte d’argile dense, assez compacte et étanche qui ne provoque pas de remontée d’eau », indique aussi le maitre d’ouvrage. Sur le parcours du tunnelier Lise Enjalbert, en revanche plusieurs « points sensibles » ont été identifiés. C’est le cas par exemple, de creusement à une quinzaine de mètres en-dessous de la rocade. Dans ces passages, le tunnelier fonctionnera 24 heures/24 et 7 jours/7 pour ne pas avoir à stopper les travaux à cet endroit là », indique Julien Isnard.