Jour de profusion pour le logement hier à Toulouse. Le ministre en charge de la Ville et du Logement, Julien Denormandie, en déplacement dans la ville rose, a acté le second volet du programme national de rénovation urbaine pour l’agglomération toulousaine. L’enveloppe atteint 1,05 milliard d’euros d’ici 2025 et elle est en hausse (le plan Anru 1 s’élevait à 773 millions d’euros entre 2005 et 2015). Dans ce schéma, trois nouveaux quartiers, Les Trois Cocus, Mirail Université et Val d’Aran (à Colomiers), font leur entrée dans le périmètre Anru.
Une seconde convention a par ailleurs été signée entre l’Anah et Toulouse Métropole. Dotée de 230 millions d’euros, elle prévoit cette fois de rénover une des copropriétés privées dégradées dans l’agglomération.
« Avec un programme global qui atteint 1,3 milliard d’euros le projet de rénovation urbaine est très ambitieux à Toulouse et c’est tant mieux ! » s’est félicité le ministre, rappelant que les partenariats liant Etat et collectivités concernant les quartiers prioritaires de la ville avaient été initiés par France urbaine (et son président Jean-Luc Moudenc, NDLR).
Pour arriver à cette somme en effet, un partenariat a été nécessaire. Dans le cadre de la convention Anru, l’Etat finance à hauteur de 276 millions d’euros, Toulouse Métropole investit 300 millions d’euros, les bailleurs sociaux 431 millions d’euros et la mairie de Colomiers 10 millions d’euros. Un prêt bonifié de 63 millions d’euros complète le tout.
13 % de la population concernée par la rénovation urbaine
Grâce à ces actes d’engagement, 2 441 logements sociaux publics seront démolis et autant seront reconstruits dans l’agglomération, ce pourrait aussi être le cas de 259 logements privés après études. Par ailleurs, 2 551 logements seront réhabilités, 4 339 résidentialisés et 50 copropriétés privées seront aussi réhabilitées ainsi que trente équipements publics dont six écoles.
« Nous allons reconstituer l’offre de logement social à hauteur de 30 % dans les quartiers concernés » a ainsi estimé Jean-Luc Moudenc, le maire et président de Toulouse Métropole. Une bonne nouvelle pour l’élu qui estime que « 13 % de la population toulousaine est concernée par la politique de la ville. Une proportion importante, qui s’explique par la présence intramuros de plusieurs quartiers du périmètre Anru. »
Clause de revoyure
Un peu plus tôt dans la journée, l’élu et les représentants de l’USH avaient néanmoins interpellé le ministre sur la situation compliquée des bailleurs sociaux. La question de savoir si la TVA redescendrait bien à 5,5 % comme prévu dans les logements sociaux en 2020 a été posée. « Je me suis engagé à une clause de revoyure sur ce sujet et des discussions sont encore en cours entre les bailleurs, les financeurs et Bercy ; mais je suis conscient qu’il manque des logements sociaux dans notre pays et qu’il faut aller de l’avant », a-t-il indiqué.
Une réponse qui n’a pas vraiment satisfait Jean-Michel Fabre, le président de l’USH Occitanie Midi-Pyrénées. « Le ministre nous a indiqué qu’il est confiant sur le fait d’arriver à un pacte national sur le logement, moi j’ai plutôt le sentiment que c’est uniquement Bercy qui pilote et qui tranchera in fine cette question. Une chose est sûre si la TVA n’est pas revue à la baisse nous n’aurons pas les moyens de réaliser ces grands projets de rénovation urbaine. »
Vers un encadrement des loyers dans l’agglomération toulousaine ?
Suite au décret publié le 22 mars dernier et qui rend de nouveau possible l’encadrement des loyers sur le territoire, la question s’est invitée hier à l’occasion de la venue ministérielle. Ce dispositif était pourtant initialement plébiscité uniquement par l’opposition locale. Mais le maire et président de la Métropole se dit interpellé par la hausse des loyers constatée en 2018 dans sa ville et il s’interroge désormais sur l’opportunité d’appliquer un tel décret dans l’agglomération. Simple ballon d’essai ou véritable changement de stratégie ? L’élu promet de créer un groupe de travail sur le sujet d’ici l’été