A Toulon, Nicolas Michelin rompt avec l’urbanisme des tours et des barres

 

Sur le site de l’ancienne « dalle des ferrailleurs », une époque où Toulon accumulait les palissades et les chantiers à l’arrêt, se dresse désormais un nouveau complexe universitaire de 11 000 m² dont la silhouette urbaine marque une recomposition de l’entrée est de la ville. De grandes cheminées solaires permettent de ventiler naturellement ces bâtiments.

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Le complexe universitaire s'intègre dans le tissu urbain

« Un projet à la fois urbain et architectural ». C’est ainsi que l’architecte-urbaniste Nicolas Michelin définit le nouveau complexe universitaire (11 000 m², 1500 étudiants) de centre-ville qu’il vient de réaliser Porte d’Italie, à Toulon. Un bâtiment signal, ou plus exactement trois grands volumes blancs, des plots bercés de grandes baies posés sur un socle paysager et différemment orientés, à l’image d’un projet tout en mouvement. Edifié sur la dalle d’un parking qui devait accueillir une barre supplémentaire dans le paysage urbain toulonnais, l’architecte a voulu réorganiser ces lieux.

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Ombres et baies vitrées ouvertes sur la ville Ombres et baies vitrées ouvertes sur la ville (Hortense Hébrar)

Son projet a été de créé un nouvel espace urbain mais de aussi s’intégrer dans un contexte historique. « La proximité des remparts de la Porte d’Italie m’a inspiré et étonné. Du coup, la hauteur du socle est strictement identique à celle des remparts et prolonge celle-ci en donnant l’impression que le projet a toujours été là. C’est son ancrage dans le site » explique-t-il

Coûts d’investissements et de maintenance réduits

L’architecture en plots donne une silhouette urbaine nouvelle qui rompt avec l’urbanisme environnant. Les failles entre les bâtiments permettent d’ouvrir des fenêtres sur le paysage et les terrasses plantés sur le socle commun  permettent d’unifier l’ensemble, de même que des passerelles métalliques courbes qui relient, sur les façades arrière, les plots entre eux.

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Vue du bâtiment dessiné par Nicolas Michelin Vue du bâtiment dessiné par Nicolas Michelin (Olivier PASTOR)

L’autre particularité de ce projet est qu’il intègre un système de ventilation naturelle de grande dimension, par le biais de trois grandes cheminées solaires dont la présence des trémies caractérise aussi fortement la toiture et l’architecture des plots. « Nous avons déjà développé cette solution passive et écologique sur d’autres projets mais par sa dimension, c’est une première en France » explique Nicolas Michelin.

Le dispositif, qui met à profit la hauteur des bâtiments (37 m, R+7), leur volumétrie (le concept de plots séparés) et leur orientation est basé sur la circulation de l’air chaud vers l’air froid : l’air est happé par la dépression chaude qui se forme sous les têtes de cheminées et circule dans ces gaines de la taille de cages d’ascenseurs puis à l’intérieur du bâtiment en se refroidissant grâce à l’inertie du béton des plafonds. Le système permet de gagner 4 à 5° l’été et assure le renouvellement d’air des locaux tout au long de l’année. Autre avantage : il ne nécessite pas de centrales de traitement d’air, ni d’auxiliaires de ventilation et donc des coûts d’investissements et de maintenance réduits. Prochaine étape dans ce projet de recomposition urbaine : la création d’un grand mail piéton reliant la place Bir Hakeim et la Porte d’Italie, mais pour l’heure cette opération n'est pas à l’ordre du jour des investissements de l’agglomération.

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