Il n’y a plus de temps à perdre : ainsi peut se résumer le message que souhaite délivrer l’édition 2022 du colloque Build & Connect, la semaine prochaine (mardi 22 et mercredi 23 novembre) à Strasbourg (Bas-Rhin).
Le rendez-vous biennal entre la construction et le numérique qu’organise le pôle de compétitivité Fibres-Energivie se place sous la bannière des « 3 ans pour agir », référence à l’échéance 2025 fixée par le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) pour inverser la courbe des émissions de gaz à effet de serre de façon à espérer limiter le réchauffement à 1,5 °C.
Les 130 intervenants auprès de 600 visiteurs attendus à cette 5e édition ne suffiront pas à accomplir la tâche titanesque, mais ce n’est pas une raison pour rester les bras croisés : « Le bâtiment a un rôle d’effet de levier à jouer, à condition qu’il s’engage dans la massification de la rénovation et la décarbonation d’envergure qu’on attend de lui. Donnons alors le ton pendant ces deux jours ! », souligne Jean-Luc Sadorge, directeur général de Fibres-Energivie. « Les innovations existent, elles sont accessibles », ajoute-t-il.
« L’actualité internationale révèle notre inaction, voire notre incompétence à faire évoluer les tendances et les bonnes pratiques. Nos manques d’engagements et de considérations envers la protection de l’environnement et l’exploitation inappropriée de ressources fossiles nous amènent à constater notre dépendance énergétique. Un colloque comme celui-ci est là pour responsabiliser l’ensemble des acteurs du bâtiment : dans la construction neuve, nous n’avons pas besoin des énergies fossiles », appuie Thierry Bièvre, président du même pôle, dédié à la construction durable.

Des duos-débats
Les différents échanges au Palais de la musique et des congrès se répartiront entre les huit thèmes de la rénovation (« comment être à la hauteur des enjeux »), de la construction bas carbone par la constitution et la structuration de ses filières, du bâtiment « acteur de l’énergie » pour l’atteinte d’une indépendance énergétique, de la sobriété, des apports de la construction à la ville de demain, de l’économie circulaire, du numérique, ainsi que des nouveaux métiers et compétences, « ce dernier enjeu étant majeur et souvent sous-estimé », rappelle Jean-Luc Sadorge.
Aux côtés des classiques conférences, tables rondes et retours d’expérience, une partie des discussions adoptera un format plus inédit de « duo-débats » : la confrontation des points de vue de deux acteurs a priori divergents, mais qui convergent vers le même objectif de décarbonation. Thierry Bièvre, par exemple, se prêtera au jeu en tant que porte-parole de la « high tech » face à la « low tech » qu’incarnera l’architecte autrichien Dietmar Eberle, avec l’« arbitrage » d’un opérateur au croisement de ces visions, Cédric Simonin, dirigeant du promoteur Trianon Résidences.
Le colloque recueillera la parole de l’architecte Mario Cucinella en ouverture sur l’interaction entre développements durable et social, et de l’économiste Navi Radjou, expert du concept d’innovation frugale, en clôture. Ils seront encadrés par des interventions, en configurations variées, entre autres de Benoît Bazin, le patron de Saint-Gobain, et, du côté des majors du BTP, de Fabrice Bonnifet (directeur du développement durable de Bouygues), Valérie David (directrice développement durable et innovation transverse d’Eiffage), David Désablence (directeur politique RSE de Vinci), du directeur général de Wienerberger, France Frédéric Didier, etc.
Par ailleurs, 25 jeunes entreprises innovantes en rapport avec la thématique du colloque exposeront à Build & Connect et, pour partie, se présenteront au moyen de pitchs, une dimension qui donne son identité à ce rendez-vous.