Le secteur Châteaucreux à Saint-Etienne (Loire) poursuit sa métamorphose avec deux projets novateurs de part et d'autre de la gare : les permis de construire devraient être déposés cette année. L'aménagement de cet écoquartier, confié à l'établissement public d'aménagement de Saint-Etienne (Epase), fait la part belle aux innovations constructives. A l'instar de l'immeuble Pop Up, retenu par l'Association pour le développement des immeubles à vivre en bois (Adivbois) à l'issue d'un appel à manifestation d'intérêt lancé en 2016, ce projet en structure mixte bois et béton pour le socle, conçu par l'agence Tectoniques et porté par GCC Immobilier, rassemblera une brasserie, des bureaux et des logements (lire « Le Moniteur » n° 5944 du 13 octobre 2017).
Côté sud, un autre bâtiment devrait se développer. Il s'agit d'un immeuble de belle hauteur qui affiche l'ambition d'être à « zéro charge » énergétique pour ses occupants. Portée en maîtrise d'ouvrage par Elithis, déjà à l'origine d'immeubles similaires à Dijon et à Strasbourg, la tour Tese (R + 15), qui abritera une soixantaine de logements et 1 000 m2 de bureaux, sera érigée sur une parcelle triangulaire de 600 m2 et culminera à 64 m au niveau de sa coiffe. Avec son allure de Flatiron Building (New York), elle développera « un jeu de terrasses pour accompagner sa verticalité tout en se raccordant aux immeubles mitoyens », souligne Cédric Petitdidier, architecte du projet.
Caniveaux chauffants. « Les tours ne sont pas forcément des objets de désir en France et c'est dommage, regrette Thierry Bièvre, président d'Elithis. Nous voulons prouver avec cette opération que nous pouvons construire un bâtiment à énergie positive même lorsque l'on monte à plus de 50 mètres. » Pour arriver à garantir un bilan énergétique positif, les concepteurs ont opté pour une série d'innovations techniques dont une ventilation hybride « triple flux » et une production d'électricité photovoltaïque assurée par 1 390 m2 de panneaux en toiture et en façades sud et est. L'énergie produite par le bâtiment sera revendue à un opérateur. Chaque ménage paiera en fonction de ses consommations avec l'objectif d'arriver à « zéro charge ».
D'autres solutions techniques seront mises en œuvre comme un système de faux plancher intégrant les fluides techniques et des caniveaux chauffants au droit des baies dans l'épaisseur du faux plancher. Et côté maintenance, Elithis assure que son bâtiment ne nécessitera que très peu d'entretien.
La réversibilité est l'autre volet des projets stéphanois. Programmé pour accueillir une brasserie en rez-de-chaussée, du coworking et des logements, l'immeuble Pop Up pourra évoluer dans le temps en fonction des besoins des investisseurs qui le prendront à bail. Même philosophie pour Tese dont les logements pourront se transformer en bureaux et vice- versa. Reste à Elithis à boucler son tour de table avec des investisseurs locaux prêts à le suivre dans ce projet.