Une innovation prometteuse entre dans la boucle énergétique. Engie Solutions, via sa filiale Ciec, et la société québécoise RegenEau, annonçaient mi-juin le lancement d’une étude de faisabilité pour la mise en œuvre d’un nouveau démonstrateur : un système de récupération de chaleur issue des eaux usées dans un immeuble résidentiel parisien.
60 % de chaleur récupérée
Pionner, ce projet vise la récupération de 60 % de la chaleur contenue dans les eaux grises (douches, lavabos, lave-linges) et noires (toilettes, cuisines) d’une résidence de 42 logements dans le 11e arrondissement. Ces calories permettront de préchauffer les systèmes de chauffage et d’eau chaude sanitaire (ECS).

Michaël Pelletier, directeur de la croissance et cofondateur de RegenEau, et Jany Arnal, directrice Île-de-France industrie et bâtiments Engie Solutions, présidente de Ciec, signent le lancement d’une étude de faisabilité pour récupérer de la chaleur sur les eaux usées d’un bâtiment résidentiel. © Engie Solutions
Concrètement, le système repose sur un échangeur thermique haute performance qui est en contact avec les eaux usées et le circuit hydraulique secondaire (eau propre ou fluide caloporteur). La température moyenne en sortie de récupération sera située entre 20 et 30 °C selon le débit et l’usage. Une régulation optimisera le rendement et s’adaptera à l’intermittence des flux.

© RegenEau
Adaptation à l’existant
Ainsi, l’installation, qui s’adapte donc à celles déjà en place dans les copropriétés, peut se faire aussi bien en local technique, en vide sanitaire ou en pied d’immeuble, en parallèle du réseau d’eaux usées. Aucun contact entre les eaux usées et l’eau propre n’est possible, garantissant une sécurité sanitaire maximale. À la clé, le démonstrateur doit valider une réduction de 25 à 45 % des consommations énergétiques.
Ce partenariat est le premier à s’inscrire dans le cadre du Corridor économique de la transition énergétique France-Québec, piloté par le Centre d'excellence en efficacité énergétique canadien (C3E). Il a pour ambition d’accélérer l’adoption de solutions innovantes en matière d’énergie entre les deux territoires, et ouvre la voie à d’autres exportations dans les secteurs de l’eau, de l’IA et des infrastructures vertes.