Avec le parc Marcel Cachin qui devrait entrer en chantier en février prochain, la rénovation urbaine d’Orly (Val-de-Marne) franchira une nouvelle étape. Dès la phase de programmation accompagnée par le cabinet Ruelle, la co-construction entre la ville et les habitants a fixé les orientations : l’eau, les jeux et la verdure donneront l’ambiance qui se prolongera jusqu’au pied du collège Desnos, inauguré au début 2017.
Demande ludique
« Plutôt qu’un généreux parvis dessiné dans la première esquisse devant le collège, nous avons préféré une grande noue. Les habitants ont renoncé sans regrets aux activités de brocante et à l’accueil du cirque », complète Amandine Riault, cheffe de projet à la direction du développement urbain d’Orly. Dans un environnement très familial, avec ses trois écoles et sa bibliothèque, la ville entend combler un déficit d’espaces de jeu, avec un site ouvert et sécurisé par la végétation, développé sur 13 000 m2 pour un investissement d’1,69 million d’euros HT.
Désenclavement
Dans le même esprit que le parc Mermoz livré en 2016 par la paysagiste Florence Mercier à 1 km, une rue traversera le nouvel espace vert d’Est en Ouest, pour exprimer l’intention de désenclavement inscrite dans la préfiguration de la convention de rénovation urbaine, que la ville prévoit de signer en juillet prochain. Les élus souhaitent gommer la fracture entre un quartier pavillonnaire et les grands ensembles, grâce à une programmation qui inclura l’accession à la propriété et le logement locatif privé. Le comité d’engagement du 3 décembre a confirmé le parc Marcel Cachin, parmi les opérations pré-conventionnées.
Canyon en béton décoratif
Comme dans le précédent équipement paysager d’Orly, une rivière sèche contribuera à donner son identité au site. Mandataire de la maîtrise d’œuvre et gérant de Parkour Paysage, Julien Pillault annonce « un canyon long de 30 m en béton décoratif, d’où jaillissent des jets d’eau et de la brume, ainsi qu’un jeu en forme d’œufs dont le plus haut culmine à 13 mètres ».
Fleuron de la partie ouverte bordée par une prairie, la rivière sèche contrastera avec les boisements préexistants et mis en valeur par les concepteurs, dans une composition qui s’appuie sur les flux observés sur place.
Refus de l’entre soi
Pour interpréter son programme, la ville donne sa chance au collectif AKI : outre Parkour Paysage, que Julien Pillault a créé après le plan social qui a affecté Villes & Paysage (groupe Egis), les trois entités incluent Vé Paysages, dont le dirigeant Blaise Pons s’est spécialisé dans les parcs à thème, et Butt-r-fly, société d’illustration spécialisée en urbanisme et paysage lancée en 2018 par Nicolas Adam.
Deux bureaux d’études complètent la maîtrise d’œuvre : ACI 3 pour les voiries, les réseaux et le suivi de chantier, et BLD Waterdesign pour la fontainerie.
« Ouvert à d’autres, le collectif expérimente une nouvelle manière de travailler le paysage, fondée sur le partage et l’échange, et le refus de l’entre soi », résume Julien Pillault.
