A Montpellier, Weko hisse haut la «vertuosité» dans le tertiaire

Réversibilité, circuit court, décarbonation… Avec l’immeuble de bureaux Weko, dont le chantier a été officiellement lancé le 20 juin à Montpellier, Vinci Immobilier coche toutes les cases et innove en misant sur le triptyque paille de riz-terre crue-enduit à la chaux.

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Cérémonie de "première botte" sur le chantier Weko à Montpellier
La cérémonie de pose de "première botte" s'est déroulé le 20 juin.

Changement de vocabulaire. Le 20 juin, Vinci Immobilier a posé, non pas la première pierre, mais la première botte de son programme tertiaire Weko, sur le dernier lot de la ZAC montpelliéraine Hippocrate. En effet, ce bâtiment, qui se veut un démonstrateur de la transition écologique et des nouveaux usages, se distingue d’abord par son mode constructif. « La structure mixte poteau-poutre béton intègre des caissons en bois remplis de paille de riz de Camargue et revêtus d’un enduit en terre crue issue du site sur la face intérieure et de chaux, à l’extérieur » précise Thierry Iacazio, directeur régional adjoint Méditerranée et directeur territorial Languedoc chez Vinci Immobilier.

Chantier Weko à Montpellier
Chantier Weko à Montpellier Chantier Weko à Montpellier

Chantier de l’opération tertiaire Weko, sur le dernier lot de la ZAC Hippocrate à Montpellier dans l’Hérault. © F.J.

Complément du béton

Ces matériaux biosourcés, majoritairement d’origine locale, participent à une démarche vertueuse en circuit court et garantissent une inertie thermique très élevée des parois de l’immeuble, d’une épaisseur de plus de 40 centimètres. Un choix qui rend le projet 10 % plus cher… seulement. « Nous avons beaucoup analysé la complémentarité entre le béton, gage de solidité et d’inertie, et les caissons dont la préfabrication a nécessité une ingénierie technique. Au lieu de faire du sur-mesure à chaque trame, nous avons pu partir sur des modules répétitifs et semi-industrialisés » ajoute Thierry Iacazio. La combinaison des matériaux n’est pas seulement esthétique, ni réductrice de l’impact carbone. Selon l’architecte Olivier Navelet, elle forme « un ensemble perspirant, synonyme de confort dans l’espace de travail d’autant qu’elle fonctionne en harmonie avec le système de rafraîchissement adiabatique, couplé à des brasseurs d’air ».

Effort collectif

Le principe est simple, mais la mise au point, plutôt longue. « Les problématiques d’étanchéité à l’air par rapport aux menuiseries, les finitions de l’enduit, jusqu’où s’arrêtent les parties non isolées, etc. Nous sommes toujours en train de peaufiner ce petit bijou. Ensuite, il faudra intégrer le planning du chantier. Mais le bureau de contrôle Socotec nous a simplifié la vie en ne demandant pas d’Atex » poursuit Olivier Navelet. Pour l’architecte François Leclercq, cette consultation aura été l’occasion de « pouvoir, grâce à l’effort conjugué de tous, y compris d’une Métropole pro active, pousser les idées le plus loin possible sur une nouvelle façon de vivre dans les bureaux et de construire différemment à un moment où tout finit par se ressembler. »

Pose d'un enduit en terre crue sur le chantier Weko à Montpellier
Pose d'un enduit en terre crue sur le chantier Weko à Montpellier Pose d'un enduit en terre crue sur le chantier Weko à Montpellier

L'opération innove en misant sur le triptyque paille de riz-terre crue-enduit à la chaux. © F.J.

Totem urbain

Le sol immédiat comme ressource et la paille de riz de Camargue : « Tout cela est peut-être minoritaire dans la globalité d’un projet, mais c’est le début d’une belle histoire, celle de filières à promouvoir » ajoute l’architecte qui compte donc creuser le sillon, notamment avec Vinci Immobilier. Au final, Weko s’inscrit totalement dans la démarche « The better way » de l’entreprise, qui a pour ambition de rendre les bureaux « plus sobres, plus vertueux, et plus stimulants ». Les cinq niveaux accueilleront des plateaux d’environ 800 m2 divisibles en deux ou trois lots. Les espaces de travail bénéficieront de 100 % de lumière naturelle, de terrasses, coursives, toits-terrasses et jardin. Déjà commercialisé à 80 %, ce totem urbain montre aussi que dans un contexte de crise de l’immobilier, l’agilité et la créativité peuvent être payants

Fiche technique

Opération : réalisation d’un immeuble de bureaux de 4 100 m² sur cinq niveaux (dont un de parking), réversibles en 50 logements. Classé ERP de 5e catégorie et labellisé Breeam - very good et BDO - argent
Maîtrise d’ouvrage : Vinci Immobilier
Maîtrise d’œuvre : Leclercq Associés, architecte mandataire ; Zakarian Navelet, architecte ; P3G Ingénierie, André Verdier, Atelier Rouch et Ingérop, bureaux d’études
Contrôleur technique : Socotec
AMO qualité environnementale : Oasiis
Principales entreprises : Eurobat Sud (gros œuvre), Environnement Bois (technique innovante de la façade), ETR Façades et CalyClay (enduits)
Coût travaux : 7 M€ HT
Livraison : second semestre 2025

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