A Mayotte, les besoins immobiliers sont exponentiels

Bureaux, commerces, entrepôts, hôtels... Le département le plus pauvre de France offre de vastes perspectives en matière de développement urbain.

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La création d’une longue piste d’aéroport (en partie sur la mer) vise à recevoir les 120 000 visiteurs attendus à Mayotte en 2030.

Comment accueillir les 98 000 employés du secteur marchand que comptera Mayotte dans dix ans ? En multipliant par six les surfaces dédiées aux bureaux, commerces, entrepôts, etc. estiment la société de conseil en immobilier d’entreprise Inovista (basée à La Réunion) et l’urbaniste Irfani Toybou, gérant de la société mahoraise Aménagement Conseil, dans une étude sur les besoins en immobilier d’entreprise du département le plus pauvre de France.

La marche est très haute. Alors que seulement 17% des Mahorais en âge de travailler occupent un emploi privé (contre 28% en Guyane et 53% en métropole), le parc actuel de locaux à vocation économique permet d’accueillir à peine un tiers des 51 000 travailleurs qui produisent des biens ou mettent à disposition des services (hors agriculture, hébergement et restauration). Pour répondre au besoin actuel, il faudrait passer de 257 000 m² à 678 000 m² de foncier économique.

A ces 421 000 m² déjà identifiés, 950 000 m² de locaux économiques sont à créer ces dix prochaines années pour répondre aux besoins exponentiels de Mayotte, qui connaît la plus forte croissance démographique de France : +30% depuis la départementalisation en 2011. Si les arrivées de migrants se maintenaient, la population pourrait tripler, de 256 500 habitants en 2017 à 760 000 en 2050, selon l’Insee. Dans l’hypothèse d’un solde migratoire nul, le département compterait 440 000 habitants.

Dynamisme des créations d’entreprises

Cette poussée démographique se traduit par un dynamisme des créations d’entreprises, dans le commerce notamment, avec une moyenne annuelle de +33% depuis 2018. En matière de transport, le port de Longoni (nord) pourrait arriver à saturation d’ici 2030. D’où le projet de création de deux quais à 29M€.

Le rythme annuel de 1 000 autorisations d’urbanisme en immobilier d’entreprise doit s’amplifier. Sur les 180 000 m² autorisés depuis 2013, le bureau (61 000 m²) devance le commerce (46 000 m²), la logistique (44 000 m²) et les locaux d’activité (28 000 m²), prisés des artisans. 

Le tourisme offre également des opportunités. La construction d’une longue piste d’aéroport (en partie sur la mer) va dans ce sens. Les travaux devraient débuter en 2026, selon le gouvernement. En attendant, les auteurs de l’étude ont recensé 18 projets hôteliers. Les 65 établissements existants sont insuffisants pour accueillir les 120 000 visiteurs attendus en 2030.

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