A Charenton-le-Pont, le bureau se (re)convertit au logement

L'agence d'architecture Moatti-Rivière vient de transformer, pour le compte d’Immobilière 3F, 7000 m² de bureaux des années 1970 à Charenton-le-Pont (Val-de-Marne), en une résidence de 90 logements sociaux…

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Coté Quai, la façade sud avec ses loggias nouvellement créées.

C’est une première pour l’agence Moatti-Rivière, peu versée dans le logement social, et une première également pour le maître d’ouvrage, Immobilière 3F, que cette opération de reconversion de bureaux en logements. Il faut dire que l’Ile-de-France, riche de 52,8 millions de m² de bureaux ; compte 3,3 millions de m² de bureaux vides (dont 740 000 m² depuis plus de quatre ans). À l’horizon 2030, ces bureaux vacants et obsolètes, pourraient représenter de 3 à 5 millions de m²… Belle occasion, en zone tendue et face à la rareté du foncier, de produire des logements sociaux en transformant ces bureaux en logements, manière de « faire la ville sur la ville » selon la vulgate urbanistique contemporaine. C’est chose faite, donc, à Charenton-le-Pont, quai des Carrières, où 7000 m² de bureaux des années 1970 viennent d’être métamorphosés en une résidence de 90 logements sociaux destinés, en priorité, aux jeunes et aux personnes âgées. Si les atouts du site sont indéniables - proximité avec Paris et les transports en commun, vue panoramique sur la Seine, Ivry-sur-Seine et le Sud de Paris - les contraintes n’en sont pas moins fortes : façade de bureau tramée et rigide, faite d’éléments préfabriqués en béton ; bruit intense de circulation en provenance de l’autoroute A4 situé en contrebas de l’immeuble, mise aux normes sécurité incendie et accessibilité, etc.

Vintage

Le projet Moatti-Rivière, retenu après concours par 3F, veillait à apporter « intimité et identité », dixit Alain Moatti, dans cette architecture de bureaux. La transformation opérée tire parti de la double orientation de l’immeuble : au sud, côté quai, des loggias individuelles végétalisées avec vues sur le lointain et, en cœur d’îlot, un jardin d’agrément savamment modelé. Ainsi, sur le quai des Carrières, la façade longue de 260 m est repensée. La modénature géométrique en béton préfabriqué vintage est conservée et les fenêtres existantes déposées. Une nouvelle façade en béton est positionnée à 70 cm en retrait de l’existant, bardée de mélèze, tout comme les platelages, jardinières, murs et sous-faces des loggias. En cœur d’îlot, après quelques démolitions en partie nord, des essences végétales à moyen développement (2,50 m maximum) ont été plantées afin de filtrer les vues sans pour autant atténuer les apports solaires. Les appartements du rez-de-chaussée profitent de petites terrasses qui s’ouvrent sur ce lopin de verdure. Les façades, en bois avec isolation par l’extérieur, sont agrémentées de balcons pour chacun des logements.

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Côté jardin, le cœur d’îlot remodelé avec ses bâtiments bardés de mélèze. Côté jardin, le cœur d’îlot remodelé avec ses bâtiments bardés de mélèze.
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