« On ne peut réussir tout seul. C’est une équipe qui réussit ». Avec cette citation du philosophe Paul Ricoeur, Patrice Lemens a résumé l’esprit humaniste dans lequel il conduit ses troupes depuis 1994, soit 255 salariés en 2019. Le lieu du discours illustre le propos : plutôt que de fêter ses 60 ans à Saint-Hymer (Calvados) où elle a établi son siège social et le noyau de son ingénierie, Vallois a choisi l’agence de Mirville (Seine-Maritime), où se trouve son berceau et son âme.
Esprit familial
Parmi les maîtres d’ouvrage et concepteurs qui ont témoigné de l’esprit de l’entreprise, retenons l’ode du paysagiste Samuel Craquelin : « Bravo aux gars des chantiers, maîtres du savoir coudre et recoudre, capables de s’appuyer sur la terre pour tisser des liens au service de notre cause commune, le patrimoine ».

Un concours de dextérité à la pelle mécanique a marqué le 60ème anniversaire de Vallois
Toujours actif dans la maîtrise d’œuvre d’exécution en Ile-de-France, Philippe Vallois, fils du fondateur, a incarné la continuité au cours de la fête du 14 juin, devant sa mère Jacqueline, en rappelant l’itinéraire de son père Paul : « Président de l’union national des entreprises du paysage en 1978, il a fait partie des rédacteurs du fascicule 35, la bible des entreprises présentes sur les marchés publics du paysage. Il a conduit l’effectif jusqu’à 110 personnes en 1980 ».
Après une première reprise par la Compagnie générale d’espaces verts en 1987, et déjà sous l’autorité de Patrice Lemens qui dirigeait alors ce groupe pour le grand ouest, le dirigeant actuel a ouvert l’acte 2 en 1994, dans la fidélité à l’esprit de l’entreprise familiale. Les marchés publics concourent à 80 % du chiffre d’affaires qui a atteint 26 millions d’euros en 2018.
Multi-spécialistes
En février 2017, la reprise de Valbois a consolidé l’identité d’un multispécialiste de l’aménagement extérieur, expert dans les espaces verts comme dans les surfaces minéralisées : dirigée jusqu’alors par Philippe Vallois à Mirville, le fabricant de mobiliers urbains, platelages et jeux donne au groupe la capacité d’aligner une offre complète, développée sur mesure pour chaque projet.
Le nouvel élan se lit dans les prévisions de croissance annoncées par François Simon, nouveau directeur de Valbois : trois à quatre millions d’euros de chiffre d’affaires dans les années à venir, grâce aux marchés franciliens, au lieu d’1,5 en 2018.
L’expertise technique se lit dans le chantier du tramway de Caen, en voie d’achèvement : « Mandataire d’un groupement qui comprend Oxalis et ID Verde, dans un timing encore plus serré que prévu, nous apportons une vraie compétence de pilotage, grâce à Denis Aubret, chef de secteur », souligne Christophe Beaugé, directeur général.
Références nantaises
Pour l’exercice en cours annoncé avec un chiffre d’affaires de 29 à 30 millions d’euros, l’agence ouverte en début d’année à Nantes apporte un nouveau relais de croissance : « Nous pensions nous contenter de matériels de location pour cette première année, mais l’activité justifie déjà l’investissement dans les première pelles », note Romain Picard, qui pilote cette implantation.
Après les 1200 m2 d’espaces verts de la place du pays basque inaugurée le 14 juin, la requalification du boulevard de la Baule offre une seconde référence majeure, compte tenu des chantiers résidentiels qui s’annoncent dans la foulée de la livraison de l’infrastructure apaisée.
Densification
En 2020, Vallois densifiera son réseau par l’accrochage du maillon manquant entre Paris et la Normandie : la huitième agence ouvrira à Tremblay-les-Villages (Eure-et-Loir). Le lieu d’apparence insignifiant revêt un caractère stratégique aux yeux de Patrice Lemens, le long de la future autoroute qui reliera Val-de-Reuil à Orléans, via Evreux, Nonancourt et Chartres.