En 30 ans nous avons évolué avec bien des aléas, des innovations, des joies, des peines et 5 réglementations thermiques successives (82-89-2000-2005 et 2012) qui ont construit notre passion pour ce métier.
Mes premiers capteurs solaires sont bien loin, même si certains sont toujours actifs et aujourd’hui je suis plus dans la dynamique du Grenelle du Bâtiment, la sobriété, l’efficacité (ou l’efficience) et les EnR (les 3 piliers de Negawatt) pour des réalisations au confort durable, économes en énergie et en ressources.
Depuis 30 ans et le 24 mars 1982 en particulier, l’arrêté ventilation dans le résidentiel est toujours là, avec ses grands principes, ses débits spécifiques ….
Pourtant, la conception, la construction et l’utilisation du bâtiment résidentiel ont bien changé :
- L’isolation thermique a été largement renforcée (de quelques centimètres d’isolant on est passé à 30 cm dans certains cas); on traite les ponts thermiques; les baies vitrées sont performantes avec du double vitrage, des menuiseries isolantes.
- Le bâtiment est devenu étanche et des efforts importants ont été réalisés pour boucher les trous et pour que le flux d’air soit maitrisé et suive le bon parcours.
- Les habitudes de vie en cuisine ont changé, les micro-ondes, les plats préparés, les repas déstructurés …. la cuisine est plus ouverte sur le séjour.
- La salle de bains est devenue plus ludique et nous sommes plus hédonistes avec un usage de l’eau chaude plus fréquent, plus de douches, moins de bains.
- L’électroménager (avec le lave-vaisselle, le lave-linge plus économe, le sèche-linge) a modifié l’apport de vapeur d’eau dans les logements.
- Le nombre d’occupants par logement a diminué et le ratio surface occupée par occupant a augmenté.
- L’aménagement des locaux, meubles, revêtements, appareils multimédia …. ont bien changé et sont à l’origine de dégagements de nombreux COV, aldéhydes, hydrocarbures, éthers et moisissures … qui polluent l’air intérieur et sont néfastes à notre santé.
Si l’air est un piètre vecteur de la chaleur (0.34 Wh/m3.K), il contribue largement au bilan énergétique de l’habitat et apporte le bon équilibre d’hygiène. Cependant les milliers de m3 qui rentrent et sortent d’un logement (environ 1 million de m3 par an pour une maison individuelle de 100 m²) sont-ils toujours bien adaptés à notre besoin, à notre confort ?
La ventilation est malheureusement le parent pauvre de la construction, on n'y consacre en investissement que quelques dizaines d’euros par m² (10 à 30 € HT/m² en simple flux par exemple), alors que pour le clos-couvert, l’isolation, les équipements et les finitions, on ne compte pas.
Pourtant, la ventilation représente plus de 30% du bilan énergétique et la qualité d’air est essentielle à notre confort : nous ne sommes pas des poissons, l’air est essentiel à notre vie.
En 2020, une nouvelle réglementation verra le jour pour arriver aux bâtiments à énergie positive.
Je pense que cette réglementation sera plus énergétique, environnementale et économique que thermique, mais je souhaite avant tout et de ton mon cœur que l’aspect ventilation, qualité d’air intérieur soit bien pris en compte et traité en cohérence, avec de nouveaux débits, concepts et une nouvelle approche.
Le 24 mars 2012, j’ai 57 ans et à l’arrêté ventilation résidentiel qui comme moi fête son anniversaire, je souhaite de pouvoir enfin évoluer et s’adapter au monde moderne.