A Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), la transformation urbaine des Cathédrales du rail - deux anciennes halles ferroviaires inscrites à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis 2004 - entre en phase opérationnelle. Fin juin, SNCF Immobilier, la Ville de Saint-Denis et l’EPF Ile-de-France ont signé les promesses de vente des 6 hectares de foncier concernés par ce projet avec Eiffage Aménagement et Aire Nouvelle (filiale d’Equans). En janvier 2023, les deux opérateurs, accompagnés de Devillers & Associés (architecte urbaniste), Atelier Monchecourt (architecte du patrimoine) et Coloco (paysagiste), ont remporté la consultation pour le développement d’un quartier à forte dimension culturelle sur cet ancien site de maintenance des locomotives, essentiellement détenu par la SNCF.
« La mise au point du projet a pris beaucoup de temps. Elle a demandé des efforts de la part de la SNCF, notamment financiers, pour assurer l’équilibre économique de l’opération sans en dégrader la qualité. Quant aux opérateurs, dans ce contexte de crise de l’immobilier, ils ont dû retravailler leur copie, trouver des solutions », a commenté Mathieu Hanotin, maire de Saint-Denis et président de l’EPT Plaine Commune, le 3 juillet, lors de l’annonce de la signature des promesses de vente. « Les négociations des derniers mois n’ont pas remis en cause la philosophie du projet. Nous avons réussi à maintenir la globalité du programme et l’ensemble des scénarios techniques et financiers que nous avions imaginés », a indiqué pour sa part Nicolas Gravit, directeur d’Eiffage Aménagement, mandataire du groupement.
Réserve de biodiversité. La reconversion des Cathédrales constitue la pierre angulaire du projet urbain. Une fois réhabilitées, les petites halles accueilleront un espace de vie axé sur les cultures urbaines tandis que la grande abritera l’Aérosol Saint-Denis, un musée dédié au street art et au hip-hop. Pour le reste, le programme prévoit la construction de 650 logements (environ 43 000 m2), répartis entre 50 % en accession libre, 30 % de BRS et 20 % de locatif social, une crèche, des commerces, soit un total de 60 500 m2 SP dont 8 500 m2 pour les Cathédrales. Le quartier s’organisera autour d’un parc de 1,65 ha qu’aménagera l’EPT Plaine Commune. Le projet inclut désormais une réserve de biodiversité (non accessible au public) de 4 500 m2 sur des délaissés le long des voies ferrées, cédés gratuitement par la SNCF.
Le groupement devrait déposer le permis d’aménager à la fin de l’année dans la foulée de l’adoption du PLUi en novembre prochain. Déjà engagé, le chantier de dépollution et de confortement des Cathédrales va se poursuivre. Le calendrier prévoit cinq ans de travaux, de 2027 à 2032, période marquée par l’arrivée des premiers habitants en 2028 et l’ouverture du musée et du parc en 2029-2030. « Ce projet est très emblématique. Il coche de nombreuses cases : préservation d’un patrimoine exceptionnel, création de logements et d’équipements publics, alliance entre culture et nature et qualité du partenariat mis en place », a fait valoir Antoine de Rocquigny, directeur de SNCF Immobilier.
